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 Stronger than death ft Jordane

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Sin Moreno
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Stronger than death ft Jordane  _
MessageSujet: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyMar 24 Mai - 20:37




L’église, c’était l’endroit que je fréquentais le plus depuis ces six derniers mois, là où je venais me ressourcer après de difficiles soirées et m’être réveillée à côté d’un parfait inconnu, c’était là que je venais chercher des réponses à toutes mes interrogations et surtout ici que je venais chercher un remède à ma peine. Dès que le père était libre, il m’accordait tout le temps dont j’avais besoin, essayant de me faire parler et me confier mais j’étais une vraie tombe quand il s’agissait de mes sentiments et tout ce qu’il pouvait faire pour moi c’était me donner l’espoir que demain serait meilleur et que je finirais par laisser tout ça derrière mois. Il ne manquait pas non plus de me rappeler que Jésus avait tendu l’autre joue et que par conséquent, la vengeance serait vaine et donnerait raison au meurtrier de mon petit ami, pour ma part, je voyais les choses d’une toute autre manière. Dans la bible, il était clairement écrit « Œil pour œil, dent pour dent » et pour l’avoir lu des centaines de fois, il n’était question que de vengeance et de punitions, je ne ferais que respecter la parole divine, quoi que j’entreprenne. Pour une catholique aussi fervente que moi, le meurtre ne rentrait absolument pas en contradiction avec mes croyances, je parvenais toujours à le justifier d’une manière ou d’une autre et venais me confesser toutes les semaines, espérant m’ouvrir les portes du paradis ou d’un quelconque lieu où jaurais la paix pour de bon. Mes frères avaient toujours refusé catégoriquement de foutre les pieds ici, ne croyant pas en l’existence d’un être supérieur, sinon pourquoi aurait-il privé des gamins de parents ? A ça cependant, je ne trouvai jamais rien à répondre. Moi en tout cas, ça m’aidait énormément et surtout à ne pas totalement sombré. Ca faisait si longtemps que j’étais entre deux eaux que j’ignorais encore comme je faisais pour tenir sans avoir penché d’un côté ou de l’autre. Sans doute parce que je n’étais pas encore accroc à la cocaïne parce que je n’en prenais que pour m’amuser, préférant de loin l’alcool et la danse, puis il y avait mon boulot qui me permettait de penser à autre chose quelques temps. Au fond, il ne tenait qu’à moi de me secouer, de parvenir à refaire ma vie en acceptant l’idée que Rafael n’en ferait plus partie mais que je n’avais pas le droit de me priver d’être heureuse pour autant. Difficile à entendre pour moi qui m’étais imaginée finir ma vie à ses côtés.

J’entrai dans l’immense bâtiment d’un pas léger, zigzaguant entre les bancs jusqu’à m’installer à mon endroit habituel, suffisamment près pour que mon regard s’accroche à l’énorme crucifix qui trônait là, éclairé par le soleil qui ne tarderait pas à se coucher. Je posai les doigts sur la croix qui pendait à mon cou, la serrant un peu plus fort avant de fermer les yeux et de me mettre à prier, comme je l’avais souvent fait, demandant un peu de compassion et de force pour que tout s’arrange enfin et que je sorte de ce terrible gouffre. Puis je demandai pardon pour ce que j’allais faire en sortant d’ici. J’avais donné rendez-vous à Jordane, une dealeuse de la bande, pour qu’elle me fournisse ce dont j’avais besoin et ce en toute discrétion, à l’abri des regards et des jugements. Je lui fis très rapidement comprendre que je voulais que nos rencontres demeurent secrètes, en contrepartie, je payais plutôt bien. Sans doute que ma réputation l’empêchait d’aller divulguer tout ce qu’elle pouvait savoir sur moi, à moins qu’elle ne fut tout simplement différente de toutes les autres commères du gang. Ces filles qui passaient le plus clair de leur temps à colporter et écouter les ragots en tout genre, ce qui provoquait quelque fois de vrais cataclysmes et manquait de tourner au pugilat. C’était d’un fatiguant et surtout me faisait comprendre pourquoi j’avais toujours préféré la compagnie des hommes plutôt que celles des femmes. LA compétition pour savoir laquelle de nous avait le plus beau corps, les plus belles fesses ou que sais-je encore ,toutes ces conneries ne m’intéressait pas plus que de passer de mains en mains et d’être traitée comme du bétail ? Alors effectivement, j’avais des responsabilités et ne pouvais pas me permettre de faire tout et n’importe quoi mais ça m’allait tant que je pouvais conserver mon intégrité et ma dignité. Je finis par rouvrir les yeux quand un poids se posa à côté de moi. Le père Rivera se tenait là, un sourire aux lèvres, visiblement heureux de me voir, ça faisait deux bonnes semaines que je n’avais pas eu le temps de venir, il avait dû s’imaginer que j’étais allée mourir dans un coin.

« Comment vas-tu ma petite ? »
« Bien merci, et vous ? » »
« Je m’inquiétais pour toi, je ne te voyais plus le dimanche et encore moins en semaine. Tu n’as pas d’ennuis au moins ? »
« Non, j’ai juste eu beaucoup de travail. »
« Comment vont tes frères ? »
« Bien aussi. Vous êtes enfin parvenu à faire réparer le toit? »
« Non, les dons sont trop limités mais je ne perds pas espoir. »
« Il vous faudrait combien ? »
« Près de 800$. »

Je sortis mon chéquier sans même hésiter une seule seconde et le mis à l’ordre du père Rivera pour finalement lui tendre avec un petit sourire.

« J’ai donné un peu plus pour la distribution de repas, j’essaierais de me débrouiller pour que les gens du quartier vous donne de quoi aider les plus démunis. » ajoutai-je
« Merci beaucoup mais je… »
« Ne discutez pas, prenez le simplement, ok ?! »

Il hocha la tête avec un sourire avant de prendre ma main et de la serrer dans les siennes en signe de reconnaissance. Je lui rendis son sourire avant de me lever, lui expliquant que je devais partir et que je serai là le dimanche suivant. Il me remercia une fois encore puis je disparus dans la pénombre du début de soirée, me retrouvant à quelques pas de l’église où quelqu’un faisait le pied de grue. Je n’eus pas besoin de lumière pour la reconnaître.

« Bonsoir Jordane. » dis-je en m’approchant, les mains dans les poches « T’as ce que je t’ai demandé ? »
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Jordane Steler
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyMer 25 Mai - 0:47

Stronger than death ft Jordane  620929friches1DIA1999

Musique : Beyoncé - Halo



Stronger than death
Stronger than death ft Jordane  Jordana_Brewster_038 ft Stronger than death ft Jordane  Megan_Fox_019_0



Quand je me pointe devant la cheminée pour examiner les cendres qui s'y trouvent. Je ressens la présence de mon père. C'est franchement étrange, quand une brise de vent souffle lentement sur mon visage pour au final éteindre la bougie qui illumine la pièce. C'est généralement à cet instant que mon regard se pose sur la table de la cuisine que je vois de là, et que j'imagine ces vieux souvenirs qui composent ma vie. C'est pendant ce genre de moment que mon corps se laisse aller sous l'influence de l'alcool, et que le verre que je tiens en main tombe sur le sol. Je reste bouche-bée et figée par le temps, repensant à toute ma vie qui défile devant mes yeux...

Je revois souvent les moments de mon enfance que je n'ai jamais aimé. Je les regrettais plus que tout, et si seulement j'avais su plus tôt que mon père allait perdre la vie, j'aurais agit... Je l'aurais empêché de faire ce pas de trop qui l'a amené là où il n'aurait pas dû laisser sa vie : notre vie... notre famille.
J'avais tout perdu en un seul coup de fusil, en une fraction de seconde. Chacun des membres du foyer avait quitté ces lieux un à un. J'étais cette survivante meurtrie qui cherchait simplement à ne pas suivre l'itinéraire qu'avait emprunté son paternel. Malheureusement, je le suivais de très prêt...


Jordane Steler n'avait pas changé pour un sous. J'étais toujours aussi hargneuse et bizarrement méfiante. J'avais beau faire la belle devant les chauffards aux voitures tunées. Je n'en restais pas moins cette femme qui cachait son histoire et qui se faisait franchement passer pour quelqu'un d'autre. Je disais rarement mon nom de famille pour éviter qu'on me reconnaisse. La fierté d'être une Steler n'existait plus depuis que père n'était plus là.
J'étais l’élève sans son mentor, la partition sans son piano. J'étais un stylo sans encre... ou un corps sans vie. Mon histoire n'avait plus lieu d'être écrite.

Le fait de travailler me faisait prendre l'air sans le prendre. Je faisais machinalement les gestes que j'avais à faire. Le sourire du client ou de l'ami me faisait partiellement penser à autre chose.

Le seul qui savait m'écouter était ce verre d'alcool qui finissait toujours par se briser contre un mur ou sur le sol. Je me soulais souvent en parlant seule, tout en fumant un pétard mal roulé. Le salon restait enfumé matin et soir. Je n'ouvrais jamais les fenêtres, ce qui laissait les rideaux noircir. La poussière s'installait sur les meubles et l'écran de la télévision. L'évier de la cuisine se remplissait souvent de vaisselles. A croire que vivre seul était un supplice.

Je cachais très peu de drogues chez moi, même si ça aurait été dur de la trouver dans tout ce bordel ! Mon habitation avait beau avoir 3 chambres, je dormais le plus souvent sur le canapé usé du salon. Les réveils sont souvent brutaux puisque je fais énormément de cauchemars. Et je me retrouve souvent entre la table basse et le canapé.

Ce fût encore le cas ce matin là avant d'aller embaucher. Je revois toujours les mêmes choses : cette putain de balle qui rendre dans la poitrine du pilier de ma vie, et ce sang qui jaillit ici et là. Quand je pense que ma mère n'a jamais vu cette scène... à l'heure actuelle, elle serait bien plus qu'internée si elle l'avait vu. Bénissez-la....

Passons ma journée, elle est comme toutes les journées. Je travaille et j'oublie mes problèmes jusqu'à ce que je retrouve ce salon, cette cuisine, ce verre d'alcool et ce joint. On m'avait téléphoné la veille pour me prévenir que ce soir c'était mon tour. Pas besoin d'en faire tout un fromage. On te téléphone en te disant le lieu ou tu te fournis. Je connaissais déjà la personne à qui j'allais vendre la came en question : Mademoiselle Sin Moreno. C'est une très belle femme, je n'en sais pas plus. J'aimerais bien, mais je ne suis pas du genre à m'imposer et à me faufiler dans la vie des autres. Je savais qu'elle avait perdu quelqu'un de sa famille ou quelque chose dans ce genre. Les échos, ça tournent, mais je ne suis pas du genre à écouter les minettes à la tapes-moi le cul. Je n'aime pas monter en grade grâce au nombre de claques que je reçois sur les fesses. Ce n'est pas le genre du gang de toute manière, mais perdre mon temps à connaître les emmerdes des autres ne m'intéresse pas. Certes, je ne suis pas contre l'idée d'aider un frère, puisqu'on l'a fait pour moi quand papa a succombé, mais je ne m'impose pas.

Après avoir engloutit une bonne plâtrée de pattes, je fumais mon premier joint tout en me préparant à partir, sans oublier de glisser un flingue dans la poche intérieur de ma veste en cuir. J'avais ma commande en poche qu'on prit soin de me fournir. Le lieu de rendez-vous était près de l'église du quartier, pas besoin de prendre la voiture. Je rangeais mon paquet de cigarettes dans la poche arrière de mon jean, sans oublier mon zippo offert par mon père.

19h, j'y étais. Mon joint s'était consumé de moitié quand j'arrivais sur les lieux. Mon regard se posa sur l’église. Le toit avait l'air abimé et ses murs sales. Je priais Dieu pour qu'il me pardonne de dealer ainsi, devant son église. Ce n'était pas très saint, mais c'était discret. Je me pardonnais moi-même tout en toussant à cause du pétard, une trop grosse bouffée sans doute...

Je m'appuyais contre un mur non loin de là, dans une ruelle. Ce n'était peut être pas le bon endroit, mais madame m'avait gentiment demandé d'y être, alors pourquoi pas. Ce n'était pas un rencart, je n'aurais sans doute pas aimé de toute manière. Sin paraissait trop bien pour être quelqu'un d'intime : trop belle, trop classe, trop BCBG. Trop femme quoi ! Il est vrai que j'aurais aimé savoir ce qu'elle avait dans la cervelle et j’espérais que cette rencontre m'en apprendrait plus sur cette jolie brunette. Je n'étais pas du genre à parler avec la clientèle, mais je savais qu'on était de la même famille. On aurait pu tout se dire, mais ça aurait été crevard de ma part car ça ne me ressemble pas. La pitié, je n'en veux pas de toute façon.

En bref, je l'attendais là, au pied de cette église. Je fumais comme un pompier à m'en défoncer le cerveau quand j'entendis enfin sa voix. Elle avait mis le temps mais c'était une belle manière de se faire attendre. Ce joint trop surchargé m'avait tellement détendu que je ne m’inquiétais pas pour ma peau.


« Bonsoir Jordane. »


Sa voix de velours perçait enfin le silence... La nuit tombait petit à petit et les lampadaires s'étaient déjà allumés de mille feux. Cette scène aurait pu paraître romanesque : la panthère qui rencontre une biche. Ça aurait pu le faire. Malheureusement ce n'était pas le cas, j'étais simplement là pour lui fournir son eau de vie, si je puis dire... Moi, c'était l'alcool, elle c'était la C. Chacun son trip... Si on regardait bien, c'était moi la biche et elle la panthère :

« T’as ce que je t’ai demandé ? »

Bien sûr que j'avais son dû. Nous étions deux solitaires, deux solitaires qui se rencontrent... je vous assure que c'est superbe à voir. Deux solitaires dans une meute de loups, ce n'est pas commun... Un silence s'imposa de nouveau. Je finis par répondre après avoir recraché la fumée de mon pétard.


" Bonsoir Sin. J'ai ce que tu m'a commandé. "

Il y a des moments où on se sent complètement con. C'était actuellement mon cas car je ne voulais pas lui offrir sa came tout de suite. En fait, je n'avais pas envie qu'elle parte. C'est au bout de quelques secondes que je posais mon regard sur son visage. Je pris le temps d'admirer ses longs cheveux noirs qui encadraient superbement bien son visage... un visage sombre et triste. Je voyais mon reflet dans ses yeux brillants puis finis par regarder au bout de la rue pour vérifier les alentours. J'avais l'impression de me retrouver quand je la regardais... J'ajoutais sans attendre :

" Tu as l'équivalent ? "

Je pense qu'elle m'avait comprise. Je n'étais pas du genre à concrètement demander l'argent. Je n'aimais pas qu'on m'entende parler dans ces moments là. Mon regard chercha le sien. Je ne souriais pas, ce n'était pas mon genre. On ne rigole pas en affaire, même si c'est pour un frère ou une soeur. Je finis par lui tendre mon joint en espérant que ça la mettrait à l'aise. Je ne savais pas si elle fumait, mais je le supposais. Quand on sniffe de la C, on peut bien se permettre des petits plaisirs comme le pétard de temps à autre. Après tout, dans un moment comme celui-là, on peut se détendre...
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Sin Moreno
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyMer 25 Mai - 19:47



Oui, j’en avais parfaitement conscience, il existait d’autres façons de noyer sa peine que la drogue ou l’alcool. Autrefois, je passais des heures entières à la salle de sport, me fatiguant comme je pouvais pour me sortir tout ce qui me tracassait de l’esprit et être certaine que je m’écroulerais sur mon lit sans être prise d’angoisse et hantée par ces souvenirs dont je voulais à tout prix me débarrasser. Bien avant que Rafael ne se décide à déclarer sa flamme et à me faire comprendre que nous étions arrivés à un stade qui ne laissait plus aucune place à l’amitié et qu’on ne pouvait continuer sur cette voie, je ne pouvais m’empêcher de penser à ce qu’aurait pu être ma vie si j’avais suivi la voie d’Emilio et si j’avais pris la peine de m’intéresser un minimum à mes cours et à tout ce qu’il pouvait se passer à l’école. Je n’avais eu de cesse de me reprocher la manière dont cela s’était terminé. En une journée, j’étais parvenue à l’avoir pour le perdre seulement quelques minutes plus tard avant qu’une semaine plus tard, il ne mette les voiles pour une université de la Ivy League pour laquelle il avait obtenu une bourse. Ma raison ne cessait de me répéter que j’avais pris la meilleure des décisions et même si je remettais souvent cette version en doute, au final, elle avait sûrement raison cette petite partie de moi. Pour quelqu’un de cultivé et avec un avenir prometteur, je n’étais qu’une épine dans le pied, un boulet à la cheville et un aimant à emmerdes. Ca peut paraître complètement déplacé sachant que j’ai perdu mon petit ami il y a peu mais pourtant, sa disparition et la visite improvisée de notre ami avait fait remonter tout ça à la surface, ces questions que je m’étais tant de fois posées sans parvenir à trouver une réponse valable. Avais-je décidé de me mettre avec Raf parce que je l’aimais aussi ou bien tout simplement pour me faire une raison et me dire que même si je n’avais pas celui que je désirais, il me restait tout de même quelqu’un de bien ? Au fil des années, ces idioties me sortirent de l’esprit, sans doute parce que j’étais trop occupée pour me prendre la tête avec des préoccupations d’adolescente mais également parce que j’étais heureuse et que ça me suffisait amplement. Avec des si, on referait le monde mais moi j’avais décidé de laisser ça à tous ces rêveurs et autres idéalistes, moi je vivais dans la réalité, celle des ghettos et des gangs et je n’avais pas de temps à perdre, au risque de tout simplement me faire descendre. Ici, tout se passait terriblement vite et nous n’avions pas le choix, chacun d’entre nous voulait absolument laisser son empreinte et peu importait de quelle manière, alors on vivait à cent à l’heure, espérant tromper la faucheuse jusqu’à ce que cette chienne nous rattrape et nous fasse bien comprendre qu’elle était seule maître à bord. Et putain, j’avais parfaitement compris la leçon. Depuis sa mort, j’avais quelques peu ralenti le rythme, en tout cas, je festoyais moins avec mes frères d’armes, préférant m’en éloigner pour broyer du noir en paix et surtout ne pas avoir à supporter leur mascarade, c’était à celui qui remplacerait Raf dans ma vie et surtout dans mon lit et les voir se pavaner comme des paons me donnait juste envie de tous les flinguer avant de me tirer.

C’était sans doute pour cette raison que je passais autant de temps à l’église, ici j’étais certaine que personne ne viendrait me chercher et surtout que je pourrais méditer en silence sans constamment devoir acquiescer aux questions sans intérêt de la petite bande. Les gens dont je supportais la présence étaient en effectif réduit et la liste ne faisait que se raccourcir au fil des jours. J’avais déjà très peu de patience en temps normal mais je me montrais pire encore quand on venait à me taquiner sur des choses qui ne m’avaient jamais fait rire. Je ne voyais pas l’intérêt de picoler jusqu’à vomir ses tripes pour fêter la mort d’un des nôtres, selon moi, il y avait de bien meilleurs hommages que ceux de ce genre là. Paradoxalement, j’aimais toujours l’idée d’appartenir à un tout, de faire des choses pour l’intérêt du plus grand nombre et de ne jamais être seule, quoi qu’il m’arrive. Je me comportais comme une putain de gamine trop gâtée ces derniers temps mais ça ne m’empêchait aucunement de me montrer reconnaissante. Je savais pertinemment qu’ils cherchaient également le responsable pour lui faire payer, peut-être l’avaient-ils d’ores et déjà trouvé mais ils attendaient mon feu vert, au courant que je voulais m’en charger toute seule et lui faire cracher ses dents une à une avant de lui offrir une quelconque délivrance. Los Ojos avait des spécialistes en torture dont je ne faisais pas partie, je ne pouvais pas me permettre, vu ma carrure, de démonter un mec de plus de deux mètres, de le maîtriser et ensuite de lui faire endurer un parfait enfer pendant des heures. Même si j’avais de la technique et de l’entraînement, je connaissais mes limites. Pourtant, je comptais bien faire une exception pour celui-là, je savais que ma rage légendaire me permettrait de le mettre K.O d’une manière ou d’une autre. Le reste, je n’avais pas encore statué dessus mais tout le monde s’attendait déjà à quelque chose de terriblement sanglant. De femme je n’avais que le nom et l’apparence, à l’intérieur, je n’étais qu’une sorte de monstre qu’on avait libéré de ses chaînes en assassinant la seule personne qui le maîtrisait un minimum. Ca allait être un véritable carnage et personne ne donnait bien cher de sa peau, avec un peu de chance quelqu’un l’avait prévenu qu’une cinglée du nom de Sin Moreno était à ses trousses : la traque était lancée et il n’y avait qu’un prédateur, elle.

Après avoir fait ma bonne chrétienne, espérant sans doute que ça me permettrait de sauver mon cul de l’enfer, je finis par émerger de l’église, surprise par la légère brise qui soufflait dans le coin, je frictionnai mes bras avec mes mains avant de fermer mon perfecto en cuir et de me féliciter de ne pas avoir quitté mes fidèles boots qui étaient aussi vieilles que le blouson que j’avais sur le dos mais qui ne m’abandonnaient jamais. Il ne me fallut pas longtemps pour la repérer, la discrétion n’avait jamais été l’apanage de Jordane malgré ses efforts, cette fille était faite pour briller, comme son père. Qui n’avait pas eu vent de leur spécialité ? Je ne les connaissais pas plus que ça et surtout pas Jordane, moi qui préférais la compagnie des hommes plutôt que celle des femmes mais je savais que sa place n’était pas à un coin de rue à vendre de la came toute la nuit, ça, j’en étais plus que certaine. Si on ne la repérait pas au bruit qu’elle faisait, c’était à cause de la fumée épaisse qu’elle traînait derrière elle et produite par ces gros joints qu’elle s’enfilait souvent et qui me filaient des maux de crâne monstrueux. Je ne mis pas longtemps à la rejoindre malgré ma démarche nonchalante et presque lente. Quand je fus à sa hauteur, je lui demandai naturellement si elle avait ma commande mais c’était une question idiote, il allait de soi qu’elle ne se serait pas pointée sans avoir ce que je voulais, sous peine de me voir piquer une crise monumentale et avoir envie de lui éclater le crâne contre le putain de tronc de ce malheureux arbre. Quand elle me renvoya la balle avec la même stupidité que la mienne, je marquai une pause, juste le temps de me demander si elle n’était pas en train de se foutre de ma gueule. Je la toisai un moment avant de finir par farfouiller dans l’une de mes poches et d’en sortir un billet que je lui tendis franchement et avec un brin d’impatience, pourtant elle ne bougea pas d’un cil, comme pétrifiée.

« Tu devrais arrêter le shit, ça tape sur le crâne et ça défonce le cerveau mais surtout, ça te ralentit visiblement. Allez file-moi ma came Jordane, j’ai des trucs à faire. » finis-je par lancer un peu maladroitement, comme à chaque fois que j’ouvrais la bouche

Je me fis la réflexion, le silence me permettant de me remémorer chacune de mes paroles, ce qui me fit pousser un soupir.

« M’en veux pas, j’ai toujours été impatiente et j’aime pas qu’on me fasse poireauter trop longtemps. Je veux avoir mon sachet s’il-te-plait ? »

Ce fut ce moment-là que choisirent des voitures pour débarquer de nulle part. Ni une ni deux, j’attrapai le bras de la jeune femme et l’entraînai derrière l’immense arbre pour ne pas qu’on se fasse voir et surtout pour éviter les questions. J’avais honte d’en être arrivée là, ça ne me ressemblait pas et pourtant, je n’avais encore trouvé aucun autre moyen de surmonter mon malheur.

« T’as dit à personne que je t’achetais de la came ? »
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyMer 25 Mai - 21:36

[Lol, t'as trop bien cerné mon personnage ! J'aime ça ! ^^]


Stronger than death ft Jordane  Rue-sombre-lau_petit1

« Tu devrais arrêter le shit, ça tape sur le crâne et ça défonce le cerveau mais surtout, ça te ralentit visiblement. Allez file-moi ma came Jordane, j’ai des trucs à faire. »

Elle savait parler aux femmes cela ! Avec sa tête de triste, ses paroles n'avaient rien avoir avec son visage et les courbes de son corps. Sin. Oh Sin...
J'aurais aimé lui répliquer que la cocaïne n'était pas le meilleur des moyens pour oublier, mais je n'étais pas à la bonne place pour lui faire la leçon. Je buvais comme un trou et fumais comme pompier. On peut dire que j'avais hérité de mon père. Il était mort... mais vivait toujours en moi... Alors bon... Je restais de marbre face à ses commentaires qui m'amusaient. Après tout, elle avait cette façon de parler qui me plaisait énormément. Les frères du gang ont cette même démarche et cette même façon de s'exprimer.

Je sentis la douceur de ses doigts quand elle me tendit le biffe-ton que je pris sans broncher. Elle avait des airs d'ange, mais j'étais certaine qu'elle devait cacher énormément de choses à l'intérieur de son coeur.

« M’en veux pas, j’ai toujours été impatiente et j’aime pas qu’on me fasse poireauter trop longtemps. Je veux avoir mon sachet s’il-te-plait ? »
Je la comprenais. Il faut dire que j'étais exactement dans le même état avant d'acheter de l'alcool. Je n'avais jamais de problèmes avec la drogue puisque c'était mon métier de la vendre. Je n'étais donc jamais en manque de cannabis...

Je n'eus pas le temps de répondre. Des voitures débarquèrent à vive allure pour s'arrêter dans un croupissement incroyable. Les pneus des voitures firent un bruit monstrueux alors que ma camarade me tirait par le bras pour se planquer. Je tiltais enfin, quand je vus les gyrophares de la policia qui se reflétaient sur les murs usées de l'église, que nous étions pris en embuscade. Mon souffle se coupa alors que je m’efforçais de ne pas stresser. Mon coeur s'emballait dans ma poitrine.

Mon père ne m'avait pas assez appris à me défendre. Je ne savais pas encore bien tirer au flingue. C'est à cet instant que je me demandais franchement comment on allait se sortir de là. Et puis qu'est-ce que Sin sait faire dans ce genre de situation ? Je n'en savais rien. Mon regard se planta dans le sien. Nous étions proches pour une première et vraie rencontre. Je sentais son souffle chaud prêt du mien. J'essayais de ne pas faire de bruit, accroupie contre le mur. Je sortais lentement mon arme que j'avais soigneusement glissé à l'intérieur de ma veste.

Il n'empêche que j'adorais cette adrénaline qui montait... Mon regard n'avait pas quitté le sien. Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait me dire.


" Sortez de là ! Vous êtes cernés ! "


Comme une conne, je remarquais seulement maintenant que le joint de mon bec était la cause de notre problème. La fumée qui s'en dégageait était trop percevable sous les lampadaires. Je me mis à l'écraser nerveusement sur le sol pavé.
J'avais l'impression de m'y retrouver... dans cette situation où mon père avait perdu la vie. Nous étions simplement encerclées par les flics, mais rien que ça suffisait pour m'agacer. Mon coeur me trahissait et ma respiration commençait à s'affoler. J'avalais durement ma salive tout en fixant ma partenaire.


" Je crois qu'en longeant le mur de l'église, on va pouvoir s'enfuir. Tu connais peut être ce lieu mieux que moi ? "
Ce n'était qu'un murmure, mais j’espérais qu'elle m'ait comprise. Il faut dire que je ne me voyais pas tirer. Je n'avais jamais tué quelqu'un, même si je voulais à tout prix retrouver le meurtrier de mon père, je n'avais pas encore acquis cette capacité à descendre. Depuis que mon paternel avait trépassé, mon coeur s'était durcit comme la pierre, mais les capacités physiques n'avaient pas changé. J'étais la fille d'un des plus grands dealeurs du gang Los Ojos, mais je n'étais pas foutue d'avoir sa classe. La preuve, je me retrouvais coincée dans une sorte d'impasse, avec une jolie jeune fille qui allait sans doute nous sortir de là.

Je n'avais pas pour habitude d'aller à l'église. Je ne connaissais pas forcément tout le quartier.

« T’as dit à personne que je t’achetais de la came ? »
Je me rappelais enfin que je n'avais pas répondu à sa question. Mon regard fut franc. Comment pouvait-elle douter de moi ? Je n'en fis rien, j'avais autre chose à penser. Mon répertoire a beau être composé d'énormément de noms, plus personne n'avait de l'importance pour moi. Je n'étais jamais tombée amoureuse et je n'avais pas d'amis. Ma famille n'existait plus. Le numéro que je composais le plus souvent n'était plus attribué... Je finis par soupirer.
" ¿ A quién habría podido decir esto?... (A qui aurais-je pu dire ça ?) Barrons-nous ! "

A cette instant, c'est l'instinct qui parlait. Je ne me sais pas ce qui me pris, mais une idée me frappa. Je tendis le bras pour fixer le lampadaire qui se trouvait le plus près de nous. En quelques secondes, je tirais pour la première fois avec un flingue en pleine rue. C'est par chance que ma cible fût touchée au deuxième coup de l'arme. Machinalement, je pris la main de Sin dans la mienne, comme pour l'entrainer à mes côtés...
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Sin Moreno
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyJeu 26 Mai - 10:22


Cernés ? On était quoi ? Je ne pus réprimer un petit rire nerveux, seul rempart avant que je ne pète littéralement les plombs et que je me mette à faire n’importe quoi pour trouer le cul de ces putains d’incompétents. Une chose était certaine, il y avait erreur sur la personne. On ne pouvait pas nous rechercher pour la simple et bonne raison que Jordane n’était qu’une vulgaire dealeuse parmi tant d’autres qui ne transportait jamais plus que quelques doses sur elle, quant à moi, j’avais déjà payé quelques années pour mes délits et jusqu’à présent, si mes rapports avec les keufs restaient inamicaux au possible, je ne m’étais pas retrouvée au poste depuis une éternité. Mon cerveau se mit à fonctionner à plein régime pour essayer de trouver ce que j’aurais bien pu faire pour me retrouver avec une tripotée de flics au cul mais rien ne me vint. Quand je tuais, je le faisais avec discrétion et sans jamais laisser la moindre trace et c’était pour ça que l’on m’appréciait autant chez les Los Ojos, pour mon efficacité mais également ma discrétion. Certes, je n’aimais rien plus que de me battre avec un homme ou une femme, ça m’importait peu, le corps à corps m’avait toujours incroyablement grisé mais il y avait des choses qu’on ne pouvait faire autrement qu’à distance et avec technique. Le temps me l’apprit. Je n’étais pas comme ces types qui se la racontaient gangsta, qui se trimballaient dans une voiture, ouvraient la vitre et tiraient sur leur cible en pleine rue, sous le regard de témoins et de passants mais également d’enfants. Aucun style, aucune dignité mais surtout rien dans le crâne. Moi j’aimais jouer, j’aimais les connaître et les effrayer et pourquoi pas m’immiscer dans leur intimité, m’inviter chez eux pour finir par les abattre de sang froid dans leur propre maison. Ca pouvait être aussi bien à l’aide d’un flingue, d’un fusil digne du meilleur des snipers ou bien à l’arme blanche. Qui aurait pu soupçonner une fille de mon genre ? Membre de gang ou non, dans l’esprit fermé et machiste de la grande majorité des enquêteurs, tout ça ne pouvait être l’œuvre d’une seule et unique personne et encore moins d’une femme. Mais s’il y avait bien un domaine dans lequel nous parvenions à briller autant que les hommes si ce n’est plus, c’était dans le meurtre et le crime. En taule, je m’étais fait pas mal d’amies en dépit de mon attitude plutôt solitaire. On savait que je ne parlais jamais pour ne rien dire et qu’il ne valait mieux pas me faire chier. Même si ce genre d’univers parvenait à faire ressortir la combattante qui dormait en moi, ce n’était pas celui que j’affectionnais le plus. La promiscuité et surtout la dureté des rapports entre les gens me donnait souvent envie de me taper la tête contre les murs. Pour rien au moins je ne voulais y retourner, me remémorant sans cesse la célèbre phrase de Pablo Escobar que j’adulais depuis toute gamine : mieux vaut une tombe en Colombie qu’une cellule aux Etats-Unis. C’était presque ça, à ceci près que je n’avais pas prévu de claquer avant un bon paquet d’années. Ca faisait partie du métier, certes, mais si je pouvais m’épargner ça, ce ne serait pas du luxe.

Si Jordane n’avait pas pris la peine d’éteindre elle-même son joint, je l’aurais probablement fait moi-même avant de lui coller une tarte pour la route. C’était forcément de sa faute si on se retrouvait dans une merde pareille. Pour ma part, je me tenais plus ou moins à carreau pour avoir le champ libre afin de mettre en œuvre ma vengeance. J’exécutais mes contrats et à côté de ça, je restais le plus loin possible de tout ce qui ressemblait à un commissariat et à un flic. La simple idée de me retrouver à proximité d’une pute et d’un pauvre type qui avait dépassé la limitation de vitesse de quelques kilomètres heure me donnait envie de tout péter. Et il était tout bonnement hors de question que je paie pour quelqu’un d’autre, frère d’arme ou pas. De la bonté, je n’en avais pas pour tout le monde, uniquement pour les plus méritants et pour le moment, Steler n’avait rien fait pour me donner envie de faire quoi que ce soit dans son sens. Par principe, je n’avais pas le droit de la laisser là, toute seule, risquant de la voir se faire crever d’une manière ou d’une autre mais si cela n’avait tenu qu’à moi, je me serais déjà tirée pour rentrer tranquillement chez moi en passant par les petites rues que je connaissais par cœur. Au lieu de ça, je me retrouvais bloquée ici, avec une dealeuse qui avait les poches pleines de came. Peut-être était-ce une bonne option de lui vider les poches avant de déguerpir mais elle me devança en sortant son flingue et en déglinguant le lampadaire non loin de nous, plongeant la zone où nous nous trouvions dans la pénombre la plus totale. Je ne pris pas la peine de lui répondre, non seulement parce que c’était une bonne manière de nous faire repérer mais également parce que j’avais besoin de réfléchir à comment nous sortir de là sans encombre. Ce fut sans doute trop long à son goût puisqu’elle me saisit par la main et m’entraîna à sa suite, ce qui ne manqua pas de me mettre en colère. Violemment, je me défis de sa prise, je n’avais jamais eu besoin de personne pour me sortir de la merde, je ne comptais pas commencer aujourd’hui.

« Y a une crypte par ici, laisse moi juste le temps de trouver la tra… » murmurai-je en tâtonnant jusqu’à agripper une poignée et tirer, je la poussai en avant puis entrai à mon tour avant de fermer de l’intérieur

Ici, c’était la planque favorite de pas mal de dealeurs, on y collait quelques stocks au cas où et quand on avait vent d’une descente de flics, le père ne disait trop rien, préférant aider la communauté plutôt que de les voir derrière les barreaux et de cette manière, il arrivait à les faire entrer dans l’église et à les convaincre de prier en sa compagnie. Il n’était pas rare de voir des mecs ayant tout du dur à cuire, se trimballer avec un crucifix pendu au cou. Ainsi, je n’eus pas à chercher longtemps pour mettre la main sur une lampe de poche. Je savais qu’il y avait deux entrées pour ce lieu, ou deux sorties, ça dépendait comment on voyait les choses mais généralement, peu de gens sortaient d’ici.

« Range ton flingue, on est dans une église ! » ordonnai-je d’un ton sec alors que je commençais déjà à avancer, cherchant une manière de rejoindre l’intérieur de l’église et surtout la protection du père Rivera

Après avoir longé un couloir durant plusieurs minutes, nous finîmes par nous retrouver face à une porte, seulement, le bruit que je percevais provenant de l’autre côté de la prote ne me donnait aucunement envie de l’ouvrir. Je fis immédiatement demi-tour, faisant signe à mon compagnon de fortune de ne pas prononcer le moindre mot et surtout de reculer pour qu’on regagne notre planque qui serait plus sûre que le reste de l’immense bâtisse. Il n’y avait pas grand monde qui connaissait cet espèce de passage, hormis le père Rivera et les membres de Los Ojos. Une fois dans la crypte, je m’installai sur une tombe en indien, le dos droit et le regard dans le vague. Il suffisait d’attendre que la tempête s’éloigne et ce même si j’aurais préféré passer ma soirée autrement.

« La prochaine fois que tu as des emmerdes avec les flics, évite de sortir dealer et de me foutre dans ta merde, ça m’arrangera ! » lui dis-je avec colère en envoyant un texto à mon frère pour lui faire part de la situation et surtout pour qu’il me donne des renseignements sur un éventuel problème qui aurait pu mener ce tas d’abrutis jusqu’à nous.
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyJeu 26 Mai - 11:41

Plus le temps passait et plus je me rendais compte à quel point je pouvais être maladroite. Si mon père m'avait vu à ce moment là, il m'aurait sans doute parlé comme à un chien. Je pouvais paraître stupide quand je m'y mettais, mais je pense que c'est ce côté qui me faisait encore sourire dans les moments difficiles.

Lui prendre la main a été un échec. Je voulais simplement l'aider...
Je pense que je vais éviter les contactes physiques pour le moment, sachant que je ne suis pas le genre de personne qui soit pot de colle. Après tout, on ne se connait pas !

Je voulais toujours faire bien, mais je le faisais mal. C'était peut être pour ça que mon père nous avait quitté. Étais-je aussi nulle pour merder à ce point ?


« Range ton flingue, on est dans une église ! »

Encore une fois, je passais pour l'imbécile du village. Je ne lui répondis pas et glissa mon 9 mm à l'intérieur de ma veste. Heureusement que j'avais été là quand même ! Je ne connaissais pas ce passage puisque je ne l'avais jamais emprunté. Il faut dire que je n'étais pas du genre à souvent avoir les flics aux fesses. Certes, il est déjà arrivé que je me fasse coursée dans les rues d'Inglewood, c'est d'ailleurs une vraie monté d'adrénaline. Mais ce genre d'embuscade ne me concernait pas. Comme tous les soirs de service, j'ai simplement été chercher la marchandise pour la livrer à son propriétaire. J'avais beau être maladroite, je n'avais jamais eu de réels problèmes. Il est vrai que j'ai déjà fait des gardes à vues, mais pas au point de me faire embarquée en justice. Cela faisait plus de 5 ans que je dealais avec un pétard au bec, et je n'ai jamais eu de problèmes... peut être parce que papa était toujours là...

Enfin, j'appris par la suite qu'il fallait attendre un bon moment avant de sortir. Heureusement que je n'étais pas claustrophobe parce que j'aurais pété un câble. Cet endroit était plutôt sombre. En même temps, c'était déjà bien de pouvoir sauver sa peau, alors il ne fallait pas trop en demander !


« La prochaine fois que tu as des emmerdes avec les flics, évite de sortir dealer et de me foutre dans ta merde, ça m’arrangera ! »

Pourquoi moi ? Je répliquais sans attendre.

" Je n'ai pas de problème avec la police. Je suis peut être folle, mais pas au point de risquer ma vie et celle d'une autre par la même occasion ! "

La seule chose que je trouvais encore à faire, était de sortir une feuille à rouler avec du tabac. Ce n'est pas qu'on se faisait chier, mais un peu quand même. Et puis entre nous, qu'il pleut, qu'il vente, qu'il neige, il faut que je fume ! Je roulais médiocrement le tout en gardant un filtre en carton entre mes lèvres.

L'entendre taper son texto m'énervait franchement. Ce bruit était de trop dans ce silence. Je fronçais les yeux, finissant par allumer ma vulgaire cigarette. Mon briquet alluma mon ouvrage. J'essayais de détendre l'atmosphère, ça en valait mieux..


" Il ne manque plus qu'un bon verre de rhum et je crois que je suis bonne. "


J'avais envie de rire, mais je me retins. Elle allait sans doute me reprocher de trop parler...
J'avais eu le temps de m'assoir pour passer le temps. J'étais habituée à ce genre de situation, même si je préférais la cavale que la planque. C'est à ce moment là que j'eus le temps de penser à ce que Sin pouvait bien foutre pour le gang. Je n'en trouvais pas les raisons, mais sa façon de me parler laissait à désirer.

Je repris la parole nerveusement pour finalement en dire un peu plus sur ma situation. J'espère que cela l’éclaircisse.

" Les flics aimeraient me retrouver pour me questionner sur le meurtre de mon père. Je pense que c'est pour cette raison qu'ils sont venus ici... Le problème, c'est que je n'ai rien à leur dire... et puis moi et les flics ça fait deux... "

J'aurais bien aimé savoir ce qu'elle pensait de tout ça. Si les rumeurs étaient vraies, je me demandais comment elle s'en était sortie pour le soit disant meurtre d'un de ses proches.
Pour ma part, je voulais régler cette histoire seule, ou avec le gang. Mais je n'avais pas envie que la police s'y mette. Je n'ai jamais aimé que la police se mêle des emmerdes entre gangs. Je déteste les arbitres et surtout qu'on ne se mêle pas de ses oignons.

Je me mis à fouiller dans une de mes poches pour sortir son pochon de coc'. Après tout, elle était venue pour ça. Je crois qu'elle ne s'attendait pas à avoir les flics au cul. Il était de même pour moi, je n'aurais jamais pensé qu'on me ferait chier ce soir, surtout dans un quartier aussi calme. Je lui balançais le pochon à ses pieds.


" Désolée, mais je ne suis pas habituée à travailler sans risque. "

En effet, ce n'est pas comme si qu'elle souhaitait m'acheter une boulette de shit à 10 dollars. On était dans un coup plus gros. Je rajoutais d'un ton plus calme.

" Cela fait plus de 5 ans que je fais ça, mais il arrive encore que certains flics s'imposent... C'est la vie... "

Je voulais lui montrer que j'étais de bonne foie. Je pris la peine de m'approcher de Sin pour prendre une position assise. Je pris soin de ne pas recracher la fumée vers son visage, et posa son argent près d'elle.

" Gardes-le vas. Yo te ofreces le. (Je te l'offres) "

Je n'avais rien à me reprocher, mais je préférais lui montrer que cette histoire n'était pas prévue. Elle avait beau m'agacer avec ses manières, c'était une femme du gang. Elle avait sans doute de l'importance pour Hector et je déteste me faire des ennemis. Depuis que papa est mort, j'ai tendance à me comporter comme une chieuse.

Mon regard se posa sur elle puis sur son téléphone portable.


" Tu captes ici ? "
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyJeu 26 Mai - 20:26

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Se foutre dans des plans foireux avait longtemps été ma putain de spécialité, comme si, attirée malgré moi, je ne pouvais m’empêcher d’y aller, tête baissée et entraînant souvent des amis à ma suite, comme pour qu’ils soient témoins du fait que je n’étais qu’un nid à emmerdes. Mais pour une fois que ça ne venait pas de moi, il était hors de question de laisser passer ça, principalement parce que je ne pouvais pas me permettre de me retrouver en garde à vue, pas après tous les soupçons qui pesaient sur mon dos pour diverses choses. Tôt ou tard, on finirait par changer d’avis et se dire que je n’étais pas blanche comme neige dans ces meurtres tous réalisés plus ou moins selon le même mode opératoire. Il suffisait d’une arrestation pour que tout bascule dans le mauvais sens des choses et je ne me sentais pas prête à me laisser enfermer sans avoir eu le droit à ma vengeance personnelle. C’était facile d’obtenir une conditionnelle ou bien d’éviter un procès lorsqu’on avait la chance d’être pété de thunes à ne plus savoir qu’en faire mais chez les Moreno, même si on gagnait très bien notre vie grâce au crime, on ne roulait pas non plus sur l’or et je doutais fortement que l’un de mes frères puisse pondre quelques millions de dollars pour me faire sortir. Mais tout ça c’était dans une optique bien particulière, à savoir qu’on se fasse choper et il y avait bien peu de chance pour qu’on nous trouve ici, grâce au ciel. Plutôt rancunière de nature, je ne pardonnerai pas de sitôt cet écart à la malheureuse Jordane qui prétendait n’y être pour rien. Ce qui ne manqua pas de me foutre en rogne. Les excuses étaient la chose qui me faisait sortir de mes gonds immédiatement. Généralement, lorsqu’on avait un minimum de jugeote, on évitait de faire des conneries pour ne pas avoir à présenter des excuses qu’on ne pensait généralement pas. C’était le comble de l’hypocrisie à mes yeux et le meilleur moyen de s’attirer mon mépris, tout comme des justifications vaseuses sans queue ni tête. Elle pensait réellement que j’allais gober un truc pareil ? Qu’elle n’avait rien à voir avec la descente de flics ? Soit c’était une putain de balance et il leur fallait une excuse pour débarquer, soit ils cherchaient quelqu’un d’autre et l’avait peut-être suivi. Dans un cas comme dans l’autre, ça sentait mauvais pour ma gueule. Il était clair que si je me retrouvais avec des emmerdes par sa faute, je lui ferais très chèrement payer et à coups de poings.

« J’te connais pas alors ta simple parole, tu vois, j’en ai rien à foutre ! » lui crachai-je sans même lever les yeux de mon téléphone

C’était notre seul lien avec l’extérieur mais surtout la seule et unique façon de savoir que les keufs étaient partis. Mon frère débarquerait sûrement avec quelques-uns de ses potes, ferait le tour de l’endroit pour voir si tout était sûr et me ferait signe si je pouvais sortir ou non. Généralement, il ne me posait jamais de questions, les fois où je demandais de l’aide étaient relativement limitées et il savait que je ne le faisais que dans les cas d’extrême urgence et j’estimais que ce soir en était un. Tout ce que j’espérais, c’était que je n’ai pas à justifier ma présence ici avec la dealeuse. Possédant un don certain pour le mensonge improvisé, je ne me faisais cependant aucun souci, j’arriverai probablement à trouver quelque chose tenant la route avant même qu’il ne débarque pour nous « libérer ». Mais je me sentais désespérément con, cet épisode pathétique de mon existence n’aurait jamais dû se produire, si seulement j’avais été foutu de me trouver un autre dealeur et surtout, si je n’avais pas touché à la came … Qu’y a-t-il de pire que de se retrouver pris au piège dans une crypte avec des squelettes et des flics au cul ? Etre coincé avec un putain de moulin à paroles ! Je me souvenais douloureusement les raisons pour lesquelles j’évitais soigneusement la compagnie des femmes, elles étaient de vraies pies constamment en train de déblatérer des banalités affligeantes qui m’insupportaient au plus haut point et me donnaient des envie de suicide. Mais là, la brunette semblait battre tous les records de conneries et déclencha mon hilarité. Elle devait se payer ma tête ? Pour en être certaine, je levai les yeux vers elle pour tenter de déchiffrer l’expression de son visage à la lueur de la malheureuse lampe de poche mais ce que j’entrevis fut un air sérieux qui me fit rire davantage.

« Oui, c’est sûr, les flics n’ont que ça à foutre de courir après une dealeuse lambda pour lui demander ce qu’a provoqué la mort de son père ! C’est d’une logique implacable ! Si j’ai un conseil à te donner, arrête l’investigation et recompte tes sachets de dope, ça t’évitera de sortir de la merde et aussi de me faire chier ! »

Ca avait au moins le mérite d’être clair mais si elle continuait de piailler plus longtemps comme elle le faisait, je risquai de lui coller la rouste de sa vie. Ma patience était mise à rude épreuve ce soir et mes nerfs étaient à fleur de peau depuis près de six mois, mieux valait ne pas trop jouer avec moi et surtout pas dans une situation pareille. C’était sans doute le moment où je devais me jurer de ne plus jamais toucher à la came mais la seule chose à laquelle je pensais c’était à changer de dealeur et de me tirer d’ici pour me coller dans mon lit et me mater un film. Me retrouver dans un pétrin pareil aurait sûrement beaucoup fait rire Raf et moi aussi, avec un peu de recul mais les choses avaient changées, je n’étais plus d’humeur à rire et à m’amuse, je voulais simplement oublier et avoir le moins de contact possible avec les autres. Les personnes que j’autorisais à me toucher étaient rares et je ne supportais pas qu’on se la joue amie/amie avec moi sans me connaître. Pour certains, j’étais une grosse connasse mais au moins, je m’entourais de ceux que j’avais réellement envie de voir et certainement pas de rapaces. Perdue dans mes pensées, le regard dans le vide, je m’apaisais au fur et à mesure que de vieux souvenirs défilaient devant mes yeux, comme autant de films de vacances qu’on ressort pour les gros rassemblements en famille. Mais elle rompit le charme de tout ça en l’ouvrant de nouveau pour sortir des absurdités aussi grosses qu’elle et qui me mirent dans un état de colère plus avancé que précédemment. Essayant de prendre sur moi, je fermai les yeux et posai mes deux mains sur mon visage, ne pouvant cependant pas fermer mes tympans pour cesser de l’entendre, elle et ces conneries qu’elle racontait. Mais quand elle me fit la charité, je crus devenir dingue et elle eut tout juste le temps de me demander si je captais que déjà je l’attrapais par le cou et serrait ma prise, la repoussant jusqu’au premier mur venu. J’ignorais si elle parvenait à discerner mes prunelles mais ça n’avait pas d’importance tant qu’elle m’entendait.

« Le risque, crois-moi, tu ne sais pas ce que c’est ! Ca n’a rien à voir avec vendre de la drogue au coin d’une rue ! Quant à ta charité, tu te la gardes, j’ai jamais eu besoin de l’aide de personne. Maintenant, tu reprends ta came et le fric que je t’ai donné et bordel de merde, ferme ta gueule ! Est-ce que je me suis fait comprendre ? »

Le risque, c’était se retrouver plusieurs jours loin de chez soi, un flingue à l’arrière de son jean avec l’ordre de buter un type dont on ne savait rien. Le risque, c’était se retrouver dans un bar de Niners et ne pas savoir si on allait en sortir en vie. Le risque, c’était se balader dans la rue quand on connaissait votre face et votre boulot. Sa vie pleine de risques, elle en portait les stigmates sur son corps, ses tatouages n’étaient pas parvenus à recouvris les cicatrices laissées par les impacts de balles mais les plus grosses blessures étaient incontestablement celles du cœur et de l’âme. Je finis par la lâcher ,réalisant soudain que je m’étais une fois de plus emportée. Je ne me voyais jamais partir, submergée par tellement de rage et de colère que j’étais prête à tuer pour pas grand-chose. Mes mains tremblaient à cause de mon état et je préférai m’éloigner d’elle pour ne pas être tentée de lui faire plus de mal, j’en avais fait assez. Son seul crime ? S’être trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Le concours de circonstances fait parfois mal les choses. Je me détournai d’elle et retournai m’installer sur l’énorme monument en pierre sur lequel je m’allongeai, fixant le plafond, essayant de trouver le moment où j’avais arrêté le défilement de mes pensées. C’était typiquement moi, m’enflammer pour retrouver finalement mon calme, alourdissant sensiblement l’atmosphère sans que cela ne m’indispose plus que ça. Pourtant, je me sentis obligée de lui dire quelque chose, mon soir de bonté sûrement.

« Ce boulot n’est pas fait pour toi si tu veux mon avis. Tu devrais te focaliser sur la course de voiture. »

J’en avais vaguement entendu parler et ça devait sans doute être moins catastrophique que ses compétences de dealeuse.


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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyJeu 26 Mai - 21:54

Je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Quand je sentis l'envers de ses doigts sur mon cou, mes yeux fixèrent les siens. J'aurais voulu les fermer pour ne pas entendre ce qui allait se passer. De toute manière, je m'y attendais. Parler, parler... toujours parler... Je savais que ça pouvait agacer et ma soeur me l'avait souvent dit pendant mon enfance. Je voulais simplement être sincère, en lui disant ma façon de penser, mais cette manière de vouloir mieux la connaître fût une mauvaise idée. Ses doigts tremblaient contre la peau de mon cou alors qu'elle m'assassinait avec ses yeux bruns.

Si je n'avais pas vécu pendant de longues nuits dans la rue avec mon père, je ne me serais jamais forgée cette carapace qui m'empêcha d'hurler. Mes yeux ne se remplir pas de larmes, bien que mon coeur battait encore plus fort que dans cette sombre ruelle. Cette femme me faisait un effet incroyable. Je croies que c'était impossible de la décrire. Elle était horrible... C'était bien la lionne face à la biche, et elle était aussi surprenante que le hasard...

Elle finit par me relâcher alors que je restais bouche-bée face à sa personne. Je n'avais jamais vu quelqu'un avec autant de rage dans le sang. Elle me faisait penser à un flingue collée contre une tempe, près à tirer. Je pense qu'elle aurait pu me tuer franchement.

Elle me fit culpabiliser. J'aurais peut être dû fermer ma gueule et fumer en silence. Je voulais trop copiner avec une créature qui n'était pas du tout de la même coure que moi. Je voulais jouer la maline avec une dame de haut rang. J'avais l'impression d'être rien face à sa détermination. Je ne connaissais pas cette Sin cruelle et horrible. Je croyais me trouver face une femme douce et discrète, mais elle n'avait rien de tout ça quand on savait l'agacer.
J'avais simplement voulu lui rendre service, et voilà que je me retrouvais traitée comme un déchet alors que je ne comprenais pas pourquoi on était là.

J'aurais pu enrichir. J'aurais pu foutre ma merde de mon côté, mais je ne répondis pas. J'étais perdue... complètement perdue face à elle. Il faut dire qu'elle me terrorisait et me passionnait sans le savoir. Personne ne s'était encore acharnée sur moi depuis que je fréquente le gang.

Je ne paraissais pas pour "une petite" face à elle, je paraissais sans doute pour une merde.

Je finis par me relever durement. Mon joint, il est où ? Ah.. il est là.. Je soupirais silencieusement pour ne pas me faire remarquer. En fait, je voulais me faire plus petite qu'une fourmis pour éviter de me frotter à elle. Lui en vouloir ? Oui, je lui en voulais. Je voulais lui gueuler dessus, lui dire que je n'avais rien avoir avec cette histoire. Je voulais lui prouver que je n'étais pas cette mauviette dont elle critiquait le nom. Je lissais la feuille fripée de mon pétard quand Sin reprit la parole pour me frapper l'ouie avec un ton incroyablement calme. Je ne la comprenais plus. Elle était le jour et la nuit, lunatique à un point culminant.


« Ce boulot n’est pas fait pour toi si tu veux mon avis. Tu devrais te focaliser sur la course de voiture. »

J'aurais aimé me pincer pour essayer de réaliser ce qu'elle était en train de me dire. Je crois que je n'ai jamais autant été perturbée de ma vie. Je venais de me faire remballer d'une force incroyable, et voilà qu'elle me sortait ce genre de paroles douces que personne n'osait me dire. Cela faisait bien longtemps qu'on ne m'avait pas parlé de la sorte. Mon coeur n'avait pas finit de battre ! C'était incroyable. Je me retenais de pleurer, de penser ou encore de répondre. Elle avait tapé fort avec ses horribles paroles, et v'là que d'un coup, elle me lançait une fleur... Je ramassais son pochon et l'argent qu'elle m'avait lancé en pleine face. J'avais honte...

Mon regard se posa sur les tombes et crânes qui jonchaient sur le sol. Je pensais que j'aurais bien aimé faire partie du décor... J'avais envie de m'effacer et qu'elle oublie mon prénom. Des choses étranges et fortes se créaient à l'intérieur de moi... Si elle disait ça, c'est qu'elle devait le penser. Sin n'avait pas l'air d'être une femme qui parlait pour rien.

Il est vrai que je n'avais pas les meilleures qualités pour être dealeuse. J'aimais commercer, mais vendre la mort aux autres ne me plaisait pas. Je sais déjà ce que je risque en fumant et en buvant, alors vendre ce qui pourrait m'arriver...
Je me mis dans le coin le plus proche de ce caveau, puis tira sur mon joint en regardant le sol. Attendre était la meilleure chose à faire.

Elle m'avait coupé la parole. Je réalisais à quel point j'avais besoin de tout quitter pour oublier... Et si seulement je pouvais tout foutre en l'air comme elle le fait si bien en parlant, je changerais de vie. Si seulement, j'avais la force de dire stop... Mais je me suis engagée et je dois suivre le chemin de mon père, et ma mère a besoin de moi. Même si elle ne me reconnait plus dans son asile de cinglés, je sais que ma présence lui fait du bien. Ce n'était pas le moment de déprimer et pourtant... pourtant... je retenais mes larmes.

Après une mure réflexion qui dura quelques minutes, je pris la parole pour essayer de communiquer avec Sin. Si elle ne voulait pas répondre, je n'insisterais pas. Ma voix tremblait un peu.

" C'est quoi ton échappatoire à toi ? "

Je me basais sur ce que j'avais pu entendre sur elle, en espérant que ce soit la vérité. En tout cas, elle avait l'air dur face à moi. J'étais une pierre poreuse face à elle. Enfin, je rallumais mon joint après m'être essayée les yeux. Je posais ma tête contre un crane mal conservé, perdue dans mes pensées.
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyVen 27 Mai - 8:32

Stronger than death ft Jordane  9t1ffm






J’avais toujours été comme ça, imprévisible au possible et surtout terriblement impulsive. Déjà, à l’école primaire, ça me causa un nombre incalculable de problèmes, mes parents étaient sans cesse convoqués par l’équipe administrative et pédagogique, qui n’avait de cesse de les inviter à faire soigner mon trop plein de violence et pourquoi pas à m’emmener chez un psy. J’eus le droit à une seule et unique séance, déjà à cette époque, je n’étais pas particulièrement bavarde et je ne dégoisai pas un seul mot de toute la séance, je restai indifférente face à cette feuille blanche et à ces crayons qu’il m’offrit et complètement hermétique à ses mots doux et ses sourires forcés. Il aurait sans doute pu tirer quelque chose de moi au bout d’une dizaine de séances mais non seulement nous n’avions pas vraiment les moyens mais en plus, mes parents rendirent l’âme peu de temps après et Gabriel n’eut pas le cœur de me forcer à retourner là-bas. Avec leur décès, j’eus une très bonne excuse pour justifier mes écarts de conduite et mon incroyable agressivité mais cela ne dura qu’un temps et tout le monde dut se rendre à l’évidence, j’étais comme ça. Je ne supportais pas la critique et encore moins lorsqu’elle était gratuite et sans fondement, je n’aimais pas que l’on parle de ma famille pour critiquer et mieux valait éviter d’insulter mes parents car cela virait rapidement au règlement de compte. J’étais bagarreuse, ce qui ne m’empêchait pas de montrer du respect aux adultes et de me tenir à carreau en classe, je savais combien c’était important pour mon frère aîné et s’il y avait bien une chose que je n’avais jamais supporté, c’était de le décevoir. Il m’aurait, de toute façon, probablement collé une raclée s’il avait eu vent d’une attitude inappropriée vis-à-vis de mes profs. Il s’était donné énormément de mal pour que je réussisse, pour me donner toutes les clés en mains afin que je me construise un avenir digne de ce nom et j’étais tout bonnement passée à côté. Certes, j’avais toujours eu cette furieuse envie de le protéger envers et contre tout, lui et Cruz d’ailleurs, je pensais que la mort de nos parents les avait plus démoli que moi qui étais trop jeune pour réellement mesurer l’ampleur de cette perte. C’était pour ça que j’obéissais sagement quand il me demandait quelque chose, parce que je voulais effacer cette peine qui ne le quitterait jamais par une once de fierté quelconque, d’ailleurs, il en joua souvent pour me faire rentrer dans le droit chemin mais à l’adolescence, toutes ses ruses furent sans effet. Au fond, j’étais une gamine plutôt intelligente et niveau manipulation, je le surpassai bien vite. Je ne comptais plus le nombre de fois où il avait dégagé Rafael à coups de pieds dans le cul de chez nous parce qu’il y avait cours le lendemain et que celui-ci n’était pas décidé à partir. Mais ce n’était pas ce qu’il avait de pire à son actif, il avait osé m’arranger un rendez-vous seul à seul avec Emilio, je n’avais jamais autant eu honte de toute ma putain de vie. Inconsciemment, c’est sans doute lui qui me poussa à suivre ses traces, à force de me pousser vers une vie réglo et rangée, il m’en avait totalement dégoûtée et avait compromis toutes mes chances de devenir quelqu’un autrement que par la violence et le crime. Je ne lui en voulais pas, au fond, il m’avait montré toutes les voies qui s’offraient à moi, je ne fis que choisir par la suite. Il m’arrivait de le regretter mais qu’aurais-je pu faire avec une pareille tendance à taper avant de parler ? Je doutais fortement que ce soit l’attitude à adopter lorsque l’on était avocat ou même médecin. De toute façon, je n’aurais sûrement pas tenu longtemps à l’université, je venais d’un ghetto et les chances de m’adapter étaient minces, ce n’était pas donné à tout le monde de se sociabiliser à la vitesse grand V et de se faire à l’idée d’être presque uniquement entouré de blancs et non plus de mexicanos.

Jordane pouvait s’estimer heureuse, elle n’avait eu le droit qu’à un petit aperçu de ce dont j’étais capable quand on me faisait réellement chier et je n’aurais eu aucune pitié s’il avait eu la mauvaise idée de me tenir tête. Généralement, c’était ce que je préférais, me retrouver face à de fortes têtes, c’était à celui qui cèderait le premier et il était plutôt rare que ce soit moi. Homme ou femme, j’agissais de la même manière, sans distinction aucune, la seule différence étaient els coups portés, ceux des hommes faisaient généralement bien plus mal que tout ce qu’une femme pouvait bien me faire. A force de me battre dans les boîtes de nuit et dans les bars, j’avais fini par être plutôt résistante à la douleur, ce qui ne m’empêchait pas de saigner et de souffrir comme tout le monde. Ma dernière bagarre en date avait laissé des stigmates sur mon visage, autour de mes yeux et sur ma lèvre pour être exacte. Ces deux videurs ne m’avaient pas loupé et plutôt que de me ramener à la raison et au calme, cette incartade avait réveillé la furie en moins. La défaite m’insupportait plus que tout le reste et je ne comptais pas rester sur un échec, ces types là, j’avais retenu chaque détail de leur visage alors qu’ils me tabassaient tous les deux, comme deux putain de lâches et ils pouvaient être certains que je leur rendrai prochainement une petite visite, afin de leur faire passer le goût de lâcheté et de la médiocrité. En même temps, ils n’étaient que de vulgaires videurs, ils n’avaient pas inventé la poudre. Il était même plutôt étonnant que je n’ai pas dégainé mon flingue pour le braquer sur la tempe de Jordane quand j’y pensais, moi qui étais souvent excitée de la gâchette, ça m’aurait presque semblé logique mais il était vrai que je préférais, et de loin, me battre à mains nues. Mes entraînements de boxe, de taekwondo et d’un nombre incalculable de trucs dont je ne me souvenais pas vraiment, m’avaient aidé à m’endurcir mentalement et physiquement. Je n’étais souvent qu’une brindille face à un bulldozer, ou David contre Goliath mais la taille et la force ne faisaient pas tout, bien au contraire. Maintenant, j’avais également appris que face à un type de 2 mètres et de plus de cent kilos, il valait mieux agir avec sagesse mais je n’avais jamais su me comporter comme quelqu’un de normal et de toute façon, mes pires raclées m’avaient été données par des personnes plutôt égales en force et loin d’être géantes. De quoi méditer. M’enfin si on avait du temps à perdre et surtout l’envie de se prendre la tête, ce n’était aucunement mon cas.

Allongée sur la tombe, je profitais du froid pour me calmer un tant soit peu et revenir à la maîtrise quasi complète de ma personne. Ces quelques minutes de silence furent suffisantes et nécessaires, si bien que je me permis même un petit commentaire sur sa vie. Je n’étais personne pour la juger et dans l’absolu, je n’en avais pas grand-chose à foutre, soyons clairs. Néanmoins, il était certain que je ne devais pas être la seule qu’elle avait déjà foutu malencontreusement dans la merde et l’apanage d’un dealeur était incontestablement la discrétion, ce qui lui faisait le plus défaut. Ce n’était pas réellement un reproche, enfin si mais j’essayais de me montrer un brin plus diplomate que précédemment, juste histoire qu’elle ne finisse pas par sortir une énième connerie qui signerait son arrêt de mort pour de bon. Il y avait des gens faits pour exercer tel ou tel métier et d’autres pour lesquels ils étaient tout simplement incompétents et le deal, en toute objectivité, ce n’était absolument pas le domaine de prédilection de la brunette. Mieux valait lui dire maintenant plutôt que de la conforter dans ses drôles d’ambitions. Peut-être avait-elle dans l’idée de surpasser son père mais c’était plus que mal parti. J’avais cependant entendu parler du fait qu’elle assistait à de nombreuses courses de voitures modifiées et qu’elle maîtrisait plus que bien le sujet, alors pourquoi se faire chier à vendre de la dope quand on pouvait faire ce qu’on aimait ? Moi j’avais toujours voulu être payée pour casser la gueule du commun des mortels, autrefois, j’avais même rêvée d’être une sorte d’exécutrice à mon compte, comme ces chasseurs de primes qui fourmillent sur le continent mais j’avais fini par m’engager auprès des Los Ojos, on voyait pas beaucoup du pays mais ça payait bien et il y avait des avantages non négligeables.

Mon échappatoire ? Sa question me prit de court et il me fallut quelques minutes pour mettre en ordre mes pensées et tenter de trouver une réponse convenable à cette question. Mon échappatoire ? Je n’en avais pas vraiment, ce n’était que des substituants à la perte que j’avais subi, rien de plus mais d’échappatoire, je n’en avais plus.

« Mon seul échappatoire sera la mort, pour le moment, je fais ce que j’ai à faire. »

Mon portable se mit à vibrer dans la poche arrière de mon jean et je me redressai pour l’en sortir et décrocher. Mon frère me signala qu’il était dans l’église et que la voie était libre. Je raccrochai et fourrai le téléphone à sa place avant d’attraper la lampe de poche et de faire signe à la jeune femme de me suivre jusqu’à la porte qui donnait sur l’intérieur de la bâtisse. Celle-ci était ouverte, mon frère m’attendait avec un air soucieux.

« Qu’est-ce que t’as foutu pour avoir les flics au cul ? »
« Je les ai appelé et leur ai dit de venir me chercher pour une partouze géante, tu te doutes bien qu'ils n'ont pas hésité! » répondis-je avec ironie ce qui désespéra mon frère
« Heureusement que tu as un frère génial, n’est-ce pas ?! »

Cela eut le don de me faire éclater de rire et je ne pus m’empêcher de lui donner un coup sur l’épaule tandis qu’il jetait un regard suspicieux à celle qui m’accompagnait.

« Elle est avec moi. On va la déposer chez elle. Faudrait appeler Canjura pour qu’il vienne la remplacer. »
« Je vais m’occuper de ça, Cruz est dans la caisse, va le rejoindre, j’ai un truc à faire. »

Nous sortîmes de l’église côte à côte et gagnâmes rapidement la voiture dans laquelle se trouvait mon frère, rassuré de me voir en un seul morceau.

« Alors, tu t’amuses et tu nous appelles même pas pour qu’on profite aussi ? » dit-il avec un petit sourire « On devrait aller fêter ça, t’as qu’à venir avec nous. » qu’il lança à Jordan presque naturellement
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyVen 27 Mai - 12:48

J'ai bien changé depuis mon enfance, en partie parce que mon père m'avait quitté. C'est exacte, je n'avais plus cette main à prendre en cas de problème. J'avais été une enfant difficile, félicitée par son père. Ce n'était pas normal et je le savais, mais je profitais de ce statut car c'était dans ces moments là que je me sentais moi-même.
Je sortais souvent dehors après les cours, pour voler, chourer, piquer... chiner. J'adorais cette vie d'aventurière et sans limite. Je vivais une liberté éphémère...

A l'école ? J'étais nulle à chier. Je passais mes journées à tenir un stylo que je faisais tourner autour de mon pouce. Ma soeur faisait mes devoirs en échange d'une tranquillité bien méritée. Il faut dire que je gueulais à chaque fois que je devais faire mes devoirs. Sachant que l'ambiance à la maison n'était pas de tout repos, Silvia acceptait de faire mes devoirs pour que je puisse aller m'épanouir dehors, en compagnie de mon équipe de bras cassés. Mon père me laissait faire et il aimait me voir à l'action. D'ailleurs, il riait quand je rentrais à la maison avec des pétards plein les poches.

Casse-cou à fond, j'aimais escalader des murs, sauter d'un balcon... On faisait souvent des courses avec mes camarades du quartier. J'arrivais souvent la première et c'est pour cette raison que j'étais devenue la chef du petit groupe. Cela ne dura malheureusement pas longtemps... Le fait qu'un nouveau débarque dans le quartier fit sauter mon rang : il était meilleur que moi...

A cette âge, je commençais à vivre les premières émotions de ma vie. Je fumais des cigarettes au coin des rues et rentrait avant les 20 heures pour ne pas me faire disputer. Mes soirées se finissaient sur le canapé, le regard posé sur la télévision ou sur mon père qui buvait sa téquila. Il avait toujours cette place de chef qu'il ne quittait jamais, avec son joint au bec. J'ai exactement suivi le même chemin que lui... Il voulait que je sois ainsi et je veux respecter ce qu'il voulait de mieux pour moi, je veux respecter sa mémoire.

Quand j'étais enfin la gamine qu'il voulait que je sois, il m'annonça le deal : tu apprendras le métier et tu me suivras. Au début, je ne compris pas ce qu'il voulait me raconter. Je savais qu'il partait bien trop souvent la nuit, mais je n'en connaissais pas la raison. J'appris bien vite son rôle : le trafique, l'échange, la mise en rayon. La drogue était sa principale préoccupation. Le voir fumer son pétard avec une bon verre d'alcool n'était rien à côté de ses magouilles. Qu'est ce que je pouvais dire ? Rien. J'aimais ces moments de découvertes. C'est au fur et à mesure des années qu'il m'apprit à vendre toute cette came qui circule dans nos rues. J'ai vite pris le plie. Adiós los amigos ! Au revoir les gamineries d'enfant et bonjour la vie d'adulte. C'est ce que je pensais sur le coup, mais le métier était bien plus dur que je ne le crûs. Cette activité me demandait énormément de discrétion, le genre de truc que je ne sais pas faire !
La fumette m'accompagnait tout le temps, ce qui me permettait de ne pas trop penser à ce que je faisais. Je vendais, me planquais et courrais pour ne pas me faire attraper. L’adrénaline que pouvait m'offrir ce métier, était ce que je préférais le plus. Bien sûr, il y a aussi des moments durs à vivre, comme des gardes-à-vues à répétition. A force, les flics connaissaient ma tête. Papa était toujours là pour me recadrer...

Sin avait bien raison. Ce boulot n'était pas fait pour moi. Ma vraie vie était la mécanique, les voitures et les courses. C'est le genre de truc que je ne fais pas souvent. Il m'arrive de courir et de gagner un peu d'argent, mais c'est vraiment quand je suis à sec. J'ai tellement peur de croiser des One Niners que je n'ose pas trop me faire connaitre dans ce milieu, et c'est bien dommage... Je crois même que travailler dans le trafique de voitures m'aurait beaucoup plus... mais ce n'est pas le genre de choses qu'on demande à Hector. C'est des choses qui se prouvent, et ce n'est pas restant dealeuse que je pourrais le faire... Enfin, voilà tous les malheurs de ma vie, et encore... je ne raconte pas tout, on y serait encore dans 10 ans.

Actuellement, Sin m'avait tellement foutu la frousse que je n'osais plus lui répondre. Je n'avais pas envie qu'elle m'égorge, jouer avec ses nerfs m'aurait emmené tout droit vers le suicide. Cette femme avait l'air sauvage et incontrôlable. Ce que je ne comprenais pas, c'était cette façon de se comporter alors que nous faisons parties de la même famille, du même gang. Elle voyait bien que ce métier n'était pas fait pour moi, elle pouvait donc éviter de me casser du sucre sur le dos. Si elle avait besoin de s'exprimer ainsi, qu'elle le fasse, mais j'avais franchement l'impression qu'elle avait quelque chose à se reprocher. On n'agresse pas les gens d'une telle manière si on a rien à cacher. De toute manière, on est rarement saint quand on fait parti d'un gang. C'était bien malheureux que je ne sache pas son métier, ni une partie de sa vie. Sa réponse ne m'appris rien de plus...


« Mon seul échappatoire sera la mort, pour le moment, je fais ce que j’ai à faire. »

En fait, sa réponse m'exaspérait. Je trouvais ça franchement débile de répondre un truc pareil. Elle avait peut être dit ça sur un ton dur, en tout cas elle y avait réfléchit. Elle me balançait ça, comme si que sa vie était programmée et que son seul et unique répit serait la mort, la destruction. Sin semblait avoir une vie aussi mouvementée que celle d'un robot. Bref, je ne répondis pas. Chacun sa vie, chacun ses emmerdes. J'étais vexée qu'elle m'ait rendu la came. Elle allait sans doute raconter à Hector mes talents pour la vente de stupéfiants. J'étais franchement dans la merde et pensais que le compte à rebours était déjà lancé. D'un seul coup, elle prononça le mot qui me serra le coeur : Canjura.
Qui c'est lui ? Me remplacer ? Elle voulait me bousiller ma vie ou quoi ?
Je voyais déjà le bordel que ça ferait ! Jordane, la petite, incapable de continuer sa vie sans les bonnes aides de son papounet ! Je m'en prendrais plein la gueule, c'était certain.

Je venais de me foutre dans la merde. Je faisais simplement mon travail et pour un simple problème dont je ne connaissais pas l'origine, j'allais perdre mon emploi ! Comment allais-je payer le loyer de la maison sans dealer ?
Sin venait de faire mouche et je ne pouvais pas répondre. Elle était avec ses frères apparemment et je me voyais mal foutre la merde. Deux hommes et une folle furieuse contre une mauvaise dealeuse, ça n'aurait fait qu’aggraver les choses...

C'était donc ça la vie de Sin : un frère rassurant et un autre fêtard ? C'était un peu l'image que j'avais de tout ça. Sur le coup je me demandais si le fait de vivre avec deux garçons, n'était pas la raison qui avait poussé cette femme à se comporter de la sorte. En tout cas, je ne reconnaissais plus la violente Sin de la crypte.
Elle semblait complice et sympathique à voir, je ne m’éternisais pas sur ça. Son frère, Cruz, me plaisait bien. Il avait l'air sociable et son côté fêtard m'attirait. Toutefois, j'avais un problème en tête, et le fait de savoir qu'on voulait me faire sauter ne m'arrangeais pas du tout. Je pensais franchement à autre chose, et je dois avouer que j'avais l'impression de me retrouver à un certain épisode de mon enfance : celui où le nouveau du quartier m'a remplacé.


« On devrait aller fêter ça, t’as qu’à venir avec nous. »


Mon regard se posa sur Sin. Je ne savais pas si je devais lui foncer dans le lard ou accepter égoïstement cette demande. Si je refusais, je rentrais chez moi et m'avouais déjà vaincu face à l'avenir de mon travail. Je savais qu'en acceptant d'aller boire un verre, j'allais sans doute m'attirer des problèmes, surtout avec Sin. Le fait de vouloir garder mon emploi et de penser à mon père me força à accepter.

" Je comptais rentrer à pied, mais boire un verre ne me ferait pas de mal... "

Je savais que cela allait faire chier Sin, j'en étais sûre. Je devais paraître pour un boulet, quoi de plus normal après tout. En voulant jouer les sympathiques, je faisais du forcing pour rentrer dans sa vie, et je sais que cela m'agacerait à sa place. Mais tant pis, mon père n'aurait pas aimé me voir me dégonfler, alors je pris l'initiative de monter à l'arrière de la voiture. Quand mes fesses se posèrent sur la banquette arrière, mon regard se posa sur l'intérieur du véhicule. Il n'y avait rien de plus normal que cette voiture. Aucune amélioration n'avait l'air présente, il n'empêche que je nous aurais bien conduit jusqu'à un petit bar du coin. Cette voiture n'avait pas l'air vilaine et voir plus puissante que la mienne.

Etant donné que Cruz avait l'air agréable, je pris l'initiative d'engager une conversation. Je voulais montrer à Sin que je n'avais rien d'incompétent et surtout que je n'étais pas un boulet qu'on trimbale. Il est clair que je choisissais le chemin de la facilité puisque je me préparais à parler bagnole, m'enfin... La soirée n'avait l'air que de commencer alors à quoi bon ? Je voulais sauvegarder ma place...


" Elle a combien de chevaux ta caisse ? "
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyDim 29 Mai - 19:20

Pour m’impressionner, il ne fallait pas en faire des caisses mais seulement agir comme il convenait de le faire dans une situation donnée. Il fallait se montrer courageux et impétueux mais surtout pas inconscient et stupide. Or, depuis que j’avais eu le malheur de croiser la route de Jordane ce soir, elle ne faisait qu’agir comme une gamine gâtée qui s’était retrouvée dans le deal pour impressionner ses potes en se faisant passer pour ne véritable caïd. Si j’avais eu du temps à perdre, je l’aurais emmenée avec moi dans certaines soirées, là où il y avait vraiment des mecs qui étaient capables de tuer leur propre père et leur propre mère si on leur offrait un contrat assez juteux pour ça, des mecs qui avaient fréquenté certains barons des mafias les plus influentes du monde, de véritables routards, des sociopathes en puissance mais que je ne pouvais m’empêcher d’admirer. A côté d’eux, je faisais pâle figure, moi et ma maigre carrière au sein d’un gang, je n’avais pas leur tableau de chasse, leur CV mais niveau folie, je n’en étais pas très loin. Alors autant dire que lorsque je posais les yeux sur elle, j’avais plus envie de rire que de m’enfuir en courant, la peur au ventre, c’était même étonnant qu’elle ait tenu aussi longtemps à l’angle d’une rue, à traîner la nuit pour vendre la mort. Vu sa capacité à énerver les gens, il n’aurait pas été étonnant que quelqu’un décide de lui plomber le cul pour définitivement la faire taire. Ce qui m’étonnait davantage, c’était le fait qu’elle ait été choisie pour dealer, poste habituellement réservé à la gente masculine, plutôt que de se retrouver à tapiner comme beaucoup de filles de la communauté. Elle possédait toutes les caractéristiques requises pour ce genre de boulot et exciter les gringos en mal de sensations fortes, elle aurait pu avoir son petit succès mais je me doutais que ce n’était pas sa tasse de thé et qu’en dépit du fait qu’elle soit un putain de moulin à paroles et une casse-couilles de la pire espèce, elle possédait néanmoins un minimum de dignité qui l’empêchait de tomber plus bas qu’elle ne pouvait déjà l’être. J’ignorais si elle croyait ou non en Dieu mais à partir de demain, elle pourrait aller le prier et surtout le louer, il lui avait épargné la raclée de sa vie. Je n’étais pas du genre à m’empêcher de faire les choses et j’ignorais encore ce qui m’avait pris de ne pas abattre mon poing sur sa petite gueule. Même si je m’étais radoucie à la vue de mon grand frère, ça ne signifiait pas que j’avais oublié que cette idiote avait failli me faire faire un aller simple pour la taule d’une durée indéterminée. J’étais du genre rancunière et ça, elle pouvait être certaine que je lui ferais payer d’une manière ou d’une autre, quitte à faire ma pute et à jouer de mon influence pour qu’elle se fasse secouer par un de ses supérieurs hiérarchiques. Je n’en avais pas grand-chose à foutre à vrai dire, c’était la vengeance qui m’avait maintenue en vie jusqu’à présent et je n’avais pas pour projet de changer mon fusil d’épaule dans l’immédiat. De plus, je m’estimais assez, en toute objectivité ou presque, pour savoir que je valais bien plus que sa petite personne, ainsi, il était clair que d’une façon ou d’une autre, on me donnerait raison et ma relation particulière avec Vargas n’aurait rien à voir là-dedans. Je réglais mes problèmes personnellement, sauf quand ce n’était pas de mon ressort et en l’occurrence, je jugeais qu’elle pouvait être un danger pour le gang tout entier et je ne voulais pas me retrouver avec la responsabilité de plusieurs arrestations parce que j’aurais le malheur de la tabasser sans en référer à celui qui restait, à mes yeux, le seul et unique dirigeant de Los Ojos. Les conséquences, j’en avais pas grand-chose à foutre, pour moi, on devait assumer ses actes et ses choix, si ce n’était pas son cas, elle avait choisi la mauvaise voie, le mauvais boulot et surtout la mauvaise famille.

Très vite, je voulus lui faire comprendre qu’on ne jouait pas du tout dans la même cours et que son idée de faire amie/amie était une chose qui pouvait lui valoir une droite avant même qu’elle n’ait eu le temps de le voir venir. Je n’étais pas ici pour me faire une ribambelle de potes, pour qu’on m’aime et m’adule, je voulais tout simplement acquérir un minimum de reconnaissance pour certaines de mes prouesses et être certaine que ma famille et moi-même étions en sécurité, le reste n’était que détails, son sort également. Oui, souvent je me faisais l’effet d’être une putain de femme frigide, j’avais au moins le mérite de m’en apercevoir. Mais ma vie n’avait pas été des plus drôles depuis la mort de Raf, j’avais perdu mon meilleur ami et je n’avais plus vraiment la tête à rire et à blaguer en permanence, ma joie de vivre semblait s’être évaporée et je m’obstinais à la chercher, je sachant pas réellement ce que j’en avais fait. J’espérais qu’un jour, je parviendrais à me marrer pour une blague débile lancée par Cruz ou une émission au sujet cocasse, pour le moment, mes idées étaient plus déprimantes qu’autre chose. Je n’avais pas encore été capable de faire complètement mon deuil, j’espérais que le fait de dézinguer ce type m’apporterait la paix et je n’en doutais plus. J’aurais l’impression d’avoir accompli mon devoir, d’être en paix avec moi-même et surtout avec Rafael, de ne plus rien lui devoir, d’avoir tourné la page de notre histoire. Peut-être qu’au fond, j’étais si irascible parce que la culpabilité s’en mêlait, parce que je me sentais quelque fois un peu soulagée que quelqu’un ait mis fin à cette histoire dont je me sentais prisonnière vers la fin. Je l’avais aimé, à ma façon, si tant est que je sois réellement capable de ressentir quelque chose qui soit totalement différent de la haine. Néanmoins, cela n’avait jamais été lui que j’avais voulu près de moi et ce pour des tas de raisons, il était mon lot de consolation après le départ d’Emilio et en avait parfaitement conscience mais son amour pour moi dépassait même sa fierté et un peu sa dignité. Nous n’en parlions jamais, sauf lorsqu’il nous arrivait de nous engueuler violemment, il me l’envoyait au visage et me demandait où était Emilio pour m’aider et me soutenir ou encore pendant que j’étais en taule. En effet, il avait raison, il n’avait pas été là, ça n’avait jamais rien changé pourtant à ce que je ressentais alors. Malgré tout, je finis par apprécier la compagnie de cet abruti, nos engueulades, nos éclats de rire, jusqu’à ce qu’il se mette de drôles d’idées en tête comme celle de m’épouser et de me faire des gosses. Ca avait commencé à partir en couille à ce moment-là. J’étais presque certaine qu’il était plus évident d’attraper la Lune que de me passer la bague au doigt.

Sur ordre express de Gabriel, nous rejoignîmes Cruz dans la voiture et comme à son habitude, il ne put s’empêcher de se mettre à faire du charme à une des rares filles sur laquelle il n’était pas encore passé. Il l’invita à boire un verre avec nous et ce fut à ce moment-là que je décrochai presque totalement de leur conversation, perdue dans mes pensées et me demandant ce que j’aurais fait si j’avais été arrêté ce soir. Je n’eus pas réellement le temps d’approfondir que Gab nous rejoignit, un petit sourire aux lèvres. Il se tourna vers moi et m’offrit son plus beau sourire, comme s’il savait quelque chose à mon propos que j’ignorais totalement.

« Quoi ? »
« Tu sais ce que le père Rivera m’a dit ? Que l’église avait été réservée à ton nom et à celui de Raf et c’était pour ce mois-ci. »
« Hein ? »
« Il était persuadé que tu allais accepter sa demande en mariage ! »

Cette affirmation fait éclater de rire Crus qui se mit à faire des blagues débiles à propos de moi et d’une supposée robe de mariée faites en cartouches de flingues. Mais quel débile mental ce type, dire qu’il s’agissait de mon frère ! Un brin interloquée, je fixai mon frère complètement dépassée par la nouvelle. Il n’avait pas eu le temps de me demander quoi que ce soit, il avait seulement amené plusieurs fois le sujet sur le tapis mais ça s’arrêtait là. Je n’avais même pas consenti au fait que nous nous fiancions, trouvant ça ridicule si ce n’était pas suivi d’un mariage.

« Heureusement qu’il est déjà mort, sinon je crois que je l’aurais probablement buté de mes propres mains ! » dis-je ce qui fit rire mes frères
« Bon, alors, on va où ? »
« Vous, je sais pas, mais moi je rentre ! »
« Oh ! La rabat-joie est de sortie. Quand est-ce que tu vas te secouer et refaire la fête, comme au bon vieux temps, surtout que t’es vachement plus drôle quand t’es bourrée ! »
« Va te faire foutre Cruz, tu devrais peut-être arrêter de boire toi par contre, ça ne te rend pas plus intelligent, t’étais déjà pas aidée à la base. »
« Bon on se calme Rambo et Xena ! »

Gabriel nous connaissait assez pour savoir que nous étions capables de sortir de la voiture pour nous battre avant de remonter, morts de rire. Les Moreno en tenait tous une couche.

« Je veux rentrer. »
« Ok, c’est parti pour une after à la maison. »

Nous y fûmes en un clin d’œil, je fus la première hors de la voiture mais quand Jordane fit mine de vouloir nous suivre, je la stoppai net de la main.

« T’es pas invitée ! »
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyDim 29 Mai - 23:11


Jouer les amis faux-culs n'était pas utile. La provoquer n'était pas vraiment une bonne idée et lui faire face ne pouvait qu'être destructeur pour moi. Sin avait réussi à m'avoir en beauté, mais le dialogue que j'entendais dans la voiture me faisait sourire. Je regardais le paysage qui défilait tout en contemplant le regard de son frère dans le rétroviseur. Ses blagues me faisaient bien rire intérieurement, mais connaissant ce qu'on racontait sur sa soeur, je ne me permettais pas de participer à la conversation. Ce qu'elle disait ? Elle n'avait pas l'air de le penser. Rester seule avec elle m'avait appris énormément de choses sans qu'elle ne s'en rende compte. En effet, on a tous une manière de vivre la perte d'un être cher. Pour ma part, mes obligations m'ont un peu étouffée. Il a fallut payer la tombe de mon père, ce qui me fit travailler deux fois plus au garage comme sur le terrain. Il avait des nuits où je ne dormais que pendant deux ou trois heures. Je me droguais au café tout en courant au boulot sans réfléchir. Je n'avais pas envie de voir mon père se faire enterrer dans une fausse commune ou encore dans un tombeau de béton sans nom. Faire interner ma mère en hôpital psychiatrique et accepter le départ de ma soeur furent des horribles épreuves à vivre. Aujourd'hui, j'étais complètement épuisée et fatiguée.

Je savais que si mon père m'avait choisi pour ce travail, c'est qu'il y avait une raison. Il a bien laissé ma soeur partir, alors pourquoi pas moi ?
Je n'avais rien d’arrogante, je faisais mon job et basta. Sin avait beau me détester pour cette histoire de flics, elle n'en savait pas moins la raison de leur venue. Il y avait de quoi supposer un lien entre la mort de son ami et cette infiltration policière. Je sentais qu'elle avait un truc à se reprocher. Au moment où elle plaisantait sur son ancien compagnon, j'avais envie de la vanner franchement, mais je me tus.

Quand j'eus à peine sorti de la voiture, elle me stoppa net pour m'indiquer ses attentions. Je n'avais pas besoin qu'elle me le dise, je m'en doutais. Le problème, c'est que je ne comptais pas partir de cette manière. Je suis gentille, j'avale ce qu'on me dit, mais quand il s'agit de mon métier et donc de la mémoire de mon père, je ne me laisse pas abattre si facilement. Je n'avais pas envie de partir comme un chien battu.

Je savais qu'elle ne me fusillerait pas devant ses frères, alors autant s'expliquer maintenant, ça évitera les emmerdes. Le fait qu'elle ne veule pas m'inviter n'aurait pas été rediscuter par son frère ainé, enfin je pense. L'autre fêtard aurait peut être contesté, mais je n'étais pas du genre à compter sur les autres. Avant de partir, je voulais mettre les cartes sur table. Je n'avais pas envie de me retrouver au chômage le lendemain. Alors sur un ton calme, je pris la parole pour lui dire ce que je pensais vraiment de la situation.


" Comme te l'a dit ton frère, tu devrais peut être te détendre Sin. Que tu m'invites ou non, ce n'est pas ma priorité. Je voudrais seulement m'assurer que je ne perdrais pas mon job, car je te le répète encore une fois, je n'ai rien à voir avec cette histoire. Je n'ai pas de problèmes avec les flics et j'ai toujours bien fait mon travail.
Tu m'as traité comme une merde dans cette crypte, et en plus de ça, tu veux me faire perdre mes fonctions. J'aimerais que nous réglons ce problème avant que je parte. "


Je m'en foutais de me foutre en spectacle. Je ne suis pas du genre à régler mes comptes derrière le dos des gens. Les coups de pute, je n'en avais jamais fait. Concernant le gang, j'ai toujours essayé de faire mon travail au mieux. Je n'ai jamais demandé à ce qu'on augmente mon grade, je n'aime pas réclamer. Maintenant, il est vrai que beaucoup de choses me tentaient, surtout celles qui sont riches en action.

Je n'aimais pas sa manière de me snober. Sa manière de vouloir changer ma vie alors qu'on ne se connaissait pas m'exaspérait et commençait franchement à me déranger. On était du même gang et elle me détestait sans raison. Je voulais simplement lui vendre sa came et rentrer chez moi...

J'étais maintenant dans la merde et je devais m'en sortir. Je ne préférais pas réfléchir... rester sans job et sans rien, je préférais crever. Après tout, ce boulot était la seule chose qui me tenait en vie alors autant se battre pour continuer à survivre...
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MessageSujet: Re: Stronger than death ft Jordane    Stronger than death ft Jordane  EmptyMar 31 Mai - 11:55

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Je n’étais pas franchement l’archétype même de l’innocence et je l’assumais tout à fait, je ne voulais renier ce que j’étais pour rien au monde, néanmoins, je possédais suffisamment de conscience professionnelle et de maturité pour ne mêler personne à mes problèmes. Je me contentais souvent de prendre sur moi, restant discrète sur mes activités principalement avec les gens qui m’entouraient, ça ne les regardait pas, j’étais tenue au secret professionnel mais également parce que leur aide aurait été une façon de les condamner et surtout de montrer que je n’avais pas les épaules assez larges par rapport à mes ambitions. Etre une femme de ma trempe avec une position comme la mienne était très délicat, on ne pouvait pas tout se permettre et là où les hommes trouvaient les choses normales voire même naturelles, on se posait toujours la question de savoir comment tout ça serait interprété si cela venait de nous. Pour ma part, j’avais pris le parti de ne compter que sur moi-même et de toujours assumer les conséquences de mes actes mais toute seule. De toute façon, je n’étais pas vraiment faite pour bosser en équipe et ce même si j’aimais assez l’idée d’être une toute petite partie d’un tout. J’avais beaucoup de mal avec le fait qu’on puisse me donner des ordres même si j’avais assez d’humilité pour finir par me soumettre quand c’était nécessaire. On ne rentre pas dans un gang lorsque l’on est purement et simplement ingérable, malgré tout ce que le commun des mortels peut s’imaginer, il y a des règles à respecter, des règles de hors-la-loi, certes, mais des règles tout de même. Ca, je l’avais accepté en y rentrant, préférant ces règles-ci à toutes celles auxquelles on tenta de me soumettre durant mes jeunes années, néanmoins, on comprit bien vite que je n’étais pas du genre éloquente et que travailler avec d’autres serait risqué, la communication n’était pas mon fort et il aurait été stupide de me contraindre à bosser en équipe pour que cela se passe mal. Au final, je ne m’en sortais pas trop mal, j’avais obtenu la reconnaissance de tous après plusieurs années de mise à l’essai, quelques conneries aussi et beaucoup de coups de gueule. J’étais presque aussi célèbre pour mon boulot qu’à cause de mon sale caractère, ma colère aveugle m’amenait souvent à faire n’importe quoi et surtout à m’en prendre à n’importe qui, femme ou homme, je n’avais jamais peur. J’avais même rayé ce mot de mon vocabulaire, préférant appeler ça de l’appréhension, sans doute parce que ça avait plus de gueule que l’idée d’assumer une faiblesse parfaitement humaine sur laquelle je n’avais aucun contrôle hormis la manière dont je pouvais la nommer. De toute façon, une fois que ma hargne naturelle avait pris le dessus sur le reste, je ne ressentais plus que l’excitation de l’instant, mon cœur battre dans mes tempes et cette montée d’adrénaline qui me faisait souvent bien plus prendre mon pied que tout ce que j’avais pu faire avec un mec. Je devais sans doute avoir un problème, une déviance quelconque comme tant d’autres, ou bien j’avais vraiment trouvé ce qui me faisait vibrer et c’était la violence. A ce rythme-là, je savais que je ne ferais pas long feu mais la vie ne vaut d’être vécu que si on le fait à cent à l’heure. Je n’avais pas de temps à perdre et surtout pas pour des casse-couilles dans le genre de Jordane. Elle et ses manières de gamine tout droit sortie du club des cheerleaders de son lycée, ça avait le don de me mettre les nerfs en pelote et si mon frère ne pensait qu’à se la faire, pour ma part, je ne pensais qu’à la dégager de mon champ de vision et l’éloigner le plus de moins, elle et ses emmerdes.

Mes frères avaient parfaitement vu que la seule et unique raison pour laquelle j’avais autorisé celle qui m’accompagnait à s’installer sur notre banquette arrière, c’était parce qu’elle faisait partie du gang et que cela ne se faisait pas d’abandonner l’un des siens derrière mais si cela n’avait tenu qu’à moi, je l’aurais lâché en pleine nature pour ne plus en entendre parler. Certes, je n’étais pas très conciliante et encore moins clémente mais il y avait des limites à ne pas dépasser et en quelques minutes, elle m’avait bien plus fait chier que mon frère en 26 ans d’existence et autant dire que lorsque l’on parlait de Cruz, ce n’était pas peu dire. Ainsi, ils ne se firent pas prier pour rentrer chez nous, ils n’avaient pas envie de prendre parti, bien que je savais pertinemment qu’ils m’auraient donné raison et ce même si Dieu en personne leur prouvait par A + B que j’avais tort, mais également parce qu’ils ne voulaient pas être témoin de tout ce que je pourrais dire ou faire. C’était un problème qui ne regardait que cette dealeuse et moi et je n’avais besoin de personne pour régler mes comptes, j’étais une grande fille, majeure, tatouée et vaccinée et si j’avais besoin d’éclaircir les choses avec une pisseuse qui se donnait des airs de dames, je n’avais pas besoin du soutien moral de deux clowns qui ne pensaient qu’à picoler ce soir histoire de se débarrasser du poids de leur semaine difficile. Si elle ne m’agaçait pas autant, je me serais sans doute amusée de sa douce folie, ce qui n’avait rien de bien gratifiant. En réalité, elle me faisait rire à se prendre pour ce qu’elle n’était pas, à se parer d’atouts artificiels, de ces choses qu’elle avait sûrement dû piocher dans de mauvais films de série B pour tenter d’avoir un peu plus de charisme. Mais rien ne semblait capable de combler le néant qui la constituait. Elle s’apprêtait à recevoir un cours express sur les limites à ne pas dépasser dans le gang et principalement avec moi, personne ne semblait avoir pris la peine de la mettre au courant que se prendre la tête avec l’une des femmes les mieux placées au sein de l’organisation était dangereux, d’autant plus lorsque celle-ci était extrêmement proche du fondateur. Il était grand temps qu’elle sorte de sa bulle, qu’elle ouvre les yeux et regarde autour d’elle, on ne vivait pas dans le monde des bisounours, rien n’était rose ici-bas, c’était même plutôt la merde quand on y regardait de plus près. Du mieux que je pus, je m’empêchai de lui sauter à la gorge et de lui arracher les yeux du bout des doigts pour les lui faire bouffer. Ce que me disait mon frère était une chose, il me connaissait depuis assez longtemps pour avoir le droit de me charrier sans que cela ne me vexe mais pour qui se prenait-elle au juste ? Non mais sans déconner ?!

« Je suis parfaitement détendue, je veux seulement pas voir ta gueule chez moi, si tu prends de la franchise pour de l’agressivité, c’est que t’es clairement parano, ça se soigne ! » dis-je sur un ton qui n’autorisait aucune réponse et d’un calme irréprochable

Je n’étais pas qu’une boule de nerfs, une fille complètement stupide car aveuglée par son impulsivité, bien au contraire, j’étais même réfléchie quand je le voulais, principalement quand je voulais me montrer désagréable pour ne pas dire agir comme la pire des pestes. C’était dans ce genre de moment où toute ma féminité débordait par chaque pore de ma peau, il y avait également d’autres moments où j’étais l’incarnation même de la femme fatale mais il fallait gagner un ticket d’entrée et ce n’était pas donné au premier blaireau qui passait par là.

« Pour qui tu te prends ?! T’as dû louper un épisode mais je vais te remettre les idées en place puisque tu ne sembles pas piger. Je suis ton supérieur hiérarchique, par conséquent, je n’ai aucun compte à te rendre et plus tu me casses les couilles, plus j’ai envie de faire de ta vie un parfait enfer ! Te traiter comme je l’ai fait me paraissait être une évidence en adéquation avec tout ce que tu es, si tu as des requêtes, adresse-toi à Vargas en personne parce que je sens que si je reste ici plus longtemps, je vais finir par t’égorger. Beaucoup moins pratique pour appâter le client ! Parce que tu peux être sûre d’une chose, après le coup que tu viens de me faire, tu auras le droit à la promotion trottoir ! »

Sur ces belles paroles, je lui lançai un dernier regard noir avant de passer la porte de mon immeuble que je pris la peine de refermer derrière moi pour finalement rentrer tranquillement chez moi, apaisée. Mes frères, petites fées du logis, avaient préparé des bols de chips et de biscuits apéritifs tandis que mon verre de téquila m’attendait fièrement ? Y avait pas à dire, j’avais vraiment une chance folle.
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