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AuteurMessage
Dalia Lucientes
« Dalia Lucientes »

Glamorous Beast


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Flashbacks de Dalia _
MessageSujet: Flashbacks de Dalia   Flashbacks de Dalia EmptySam 21 Mai - 22:23

❝ False Flags - 31 Mai 2006

Sa tête lui faisait mal depuis le matin et les néons de ce couloir d’hôpital n’arrangeaient rien. Elle avait prit une petite journée de congé et elle se demandait à présent pourquoi car elle aurait certainement moins souffert une journée à l’inventaire parce qu’elle avait une mine affreuse et que les tâches répétitives la détendaient. Non à la place elle était assise sur un banc froid de l’hôpital Saint Mary Fletchwood à Austin. On l’avait appelé dans la journée et elle avait failli avoir une crise cardiaque. C’est dingue les choses dont on se souvient quand notre cœur loupe un battement. Elle avait prévue de passer toute sa journée emmitouflée dans sa couette, sur son canapé à regarder des feuilletons stupides à la télé. Elle s’était fait un thé bouillant qu’elle avait posé sur sa table basse. De la masse informe de tissus bouffant posée sur le sofa ne dépassait que sa tête décoiffée et fatiguée, les yeux rivés sur la télé. Elle n’avait jamais dormit en journée et ce n’était pas maintenant qu’elle commencerait. Elle n’aimait pas trop faire de siestes car l’inactivité lui faisait peu. Inconsciemment elle associait l’inactivité à la démence et avait l’impression que la folie toquerait plus rapidement à sa porte si elle se permettait de genre de largesse.

Mais cet après-midi, le destin avait d’autres plans pour elle. Le téléphone sonna avec une rare violence, accentuée par sa migraine certainement. Elle leva une main molle vers le combiner, prête à rembarrer la personne qui venait de lui perturber sa petite journée de rémission. C’était l’hôpital et Dalia ne connaissait que trop bien cette voix. Cette voix qui lui dit rien qu’avec son ton que c’est grave, qu’il va falloir qu’elle vienne signer pleins de papiers et se rendre compte encore une fois que sa mère était un déchet incapable de tenir en place. Elle raccrocha et se passa une main sur le visage comme si ce geste lui enlèverait son mal de crâne pour laisser place à l’inquiétude à présent habituelle. Même pas 2 ans qu’elle était dans cet institut et elle n’arrivait pas à tenir en place. Mine de rien, sa mère était une frappadingue mais une dingue maligne. Et ça n’arrangerait rien à ses affaires. Elle était trop gentille pour qu’on l’enferme durablement et elle en profitait après pour se faire habillement la malle. Elle n’avait rien perdue de sa fougue et c’était ce qui drainait véritablement les forces de la jeune femme. A peine 23ans et déjà vidée par le fait de s’être occupée d’une grande enfant. Plus jamais… enfin, encore aujourd’hui.

- Mademoiselle Cogburn ?

Elle releva la tête. Impression de déjà vu. Trop de déjà vu en fait. Elle se leva et attendit le discours habituel. Seul changeait la manière qu’avait sa mère de se foutre dans des situations inextricables et terminer aux urgences. Avait-elle sautée d’un pont en pensant pouvoir voler ? Etait-elle rentrée par effraction dans une maison en étant persuadée qu’il y avait à l’intérieur sa fille entrain de mourir ? Elle en avait tellement vu que rien ne l’étonnerait. Finalement, un nouveau palmarès était à ajouté à sa longue liste de délires paranoïaques.

- Elle s’est jetée dans la vitrine d’un magasin… Elle a dit qu’elle avait été attaquée par… Un agent du gouvernement.

Dalia hocha la tête. Elle sentait bien que le jeune médecin était gêné pour elle de lui dire ça. Il avait certainement constaté le bracelet de l’institut psychiatrique sur le poignet de la vielle et su qu’il n’y avait aucune complot contre elle et donc, qu’elle s’était jetée dans cette vitrine dans un délire. Les infirmières de l’institut allaient le sentir passer… Le docteur la conduit au chevet de sa mère. Devant la chambre, un gros infirmier était assit sur une chaise. Certainement là pour s’assurer que la folle ne parte pas n’importe où. En fait c’était peut être de ça qu’elle avait besoin, un garde là 24 heures sur 24 devant la porte de sa mère pour ne pas qu’elle se retrouve elle ne savait où. A peine entrée que le cinéma recommença, encore et encore, comme un vieux film de famille qu’on a tellement vu qu’on n’arrive même plus à entendre la musique tellement on est dégoûté du nombre de fois qu’il nous ai passé sous les yeux. Sa mère se redressa en apercevant sa fille.

- Sammy ! Tu devrais être à l’école ! Que s’est-il passé ?

Qu’est ce qu’elle devait dire finalement ? Il s’est passé maman, qu’il y a des années de cela ton cerveau est tombé malade, perdant peu à peu des neurones jusqu’à te rendre maboule. Tu ne t’en rends pas compte mais tu revis encore et encore des épisodes de ta vie dans le mauvais ordre repassant des bandes déjà passées dans le mauvais sens. Tu as mélangé dans une grande boite toutes les cassettes de ta vie et tu les sors au hasard. Et moi je passe derrière pour tout nettoyer car j’ai que ça à faire et que c’est le prix de la redevance de ma naissance. Mais bien sur, je te dis tout ça, tu ne t’en souviendras pas dans 10 minutes et tu me redemanderas encore ce qu’il s’est passé. Il s’est passé que tu es morte il y a pas mal d’année maintenant et que tu es un cadavre un peu encombrant qui marche, parle, me fait honte mais bien sur, parce que je suis ta fille, je dois te remettre dans ta tombe encore et encore, comme un mauvais film d’horreur, tu te lèves au mauvais moment, quand les oiseaux chantent et que les amoureux s’embrassent. Ca oui, tu as le sens du spectacle depuis que seul le monde que tu vois compte et que tu n’as plus conscience de ce que tes gestes symbolisent. Des fois je t’envie de redevenir une enfant l’espace de quelques jours. Des fois je t’envie quand tu m’appelles Maman et que tu me demandes, malicieuse, d’encore te raconter le mariage avec Papa. Seulement je suis affreusement jalouse aussi que tu ai eu droit à ces moments là et que moi, à la place, je devais jouer à la maman pour ma propre mère. Je devrais dire que ça me fait plaisir de t’aider mais en réalité ça me fait chier. Et les gens, maman, les gens c’est les pires. Ils me demandent si je vais te voir, cette cruche d’infirmière de l’institut qui pose toujours sur moi un regard plein de reproche. Je ne me sens pas vraiment coupable de pas venir te voir car tu ne le sais pas. Tu ressembles à un pantin qui rejoue des scènes de ma mère mais tu n’es pas elle. D’aussi loin que je m’en souviennes tu n’as jamais été autre chose qu’un pantin encombrant que je me forçais à protéger de l’extérieur car tes rêveries n’ont pas les mêmes murs qu’ici et tu t’y cognes trop souvent. Encore ce soir je me fais chier à venir te voir alors que j’en vomirais en ressortant. Ca me fait ça, de parler à une morte encore vivante. Ce n’est pas naturel et tu ne peux pas t’imaginer combien de fois j’ai rêvé de t’abattre d’une balle dans le crâne. Mais parait que ce n’est pas bien. Il se passe maman qu’il y a trop de gens autour de toi qui veulent te maintenir en vie alors que tu n’es qu’une coquille vide qui ne vie plus dans la même réalité que nous. Mais je ne dirais rien… Je vais m’asseoir et dire :

- Rien tout va bien.

Comme si elle essayait de se rassurer elle-même que c’est la dernière fois. Mais elle sait que ce ne le sera pas et qu’elle n’a aucune échappatoire à cette comédie ridicule. Alors elle se contente de tenir le rôle qu’elle répète encore et encore, comme le ballet que lui offre à chaque fois sa mère depuis maintenant une bonne dizaine d’années. Il va bien falloir terminer ce putain de deuil un jour ou l’autre.
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