Florence Avenue.
C'est là que Mat a posé ses valises lorsqu'il est arrivé à L.A. Un endroit pas spécialement au calme, mais pas tout à fait au beau milieu des gangs non plus. D'ailleurs dans ce quartier là, si les jolies maisons ne sont pas la règle, il y a tout de même des demeures imposantes et tout à fait capable d'accueillir de riches familles qui espèrent vivre tranquillement. Et ça leur arrive. Le tout c'est de ne pas magouiller dans des affaires louches et d'investir sur de bons moyens de protections. Alarmes, chiens, caméras de vidéosurveillance tout est bon pour dissuader les petits malfrats de s'attaquer à ces demeures. Les gros gangs de la ville évitent quant à eux de s'y frotter. Ce ne sont pas les villas les plus luxueuses de L.A. et ce qu'elle pourraient rapporter et bien moins important que les risques encourus pour faire sauter les codes des alarmes de ces maisons là. Mais comme on n'est pas à l'abri d'un kamikaze qui se risquerait dans une entreprise trop grosse pour lui, il vaut mieux ne jamais baisser sa garde.
Ce que fait Mat chaque jour. Il enclenche son système de sécurité lorsqu'il quitte son domicile chaque matin et le débranche lorsqu'il rentre chez lui.
D'un geste habituel et irréfléchi, il appuie successivement sur les huit touches qui permettent de déverrouiller son système de protection. Une fois fait, il attend le petit bruit qui indique que la procédure est terminée. Un léger bip suivit d'une lumière verte clignotante lui indique que la voie est libre. Il pénètre chez lui.
Sa maison n'est pas une maison de très grand luxe, mais elle doit l'être aux yeux de nombreuses personnes toutefois. Il entre par la porte principale et se retrouve dans un grand hall largement éclairé par un éclairage moderne intégré au plafond. En face de lui se trouve un escalier qui donne sur les pièces du haut. Sous l'escalier une porte dérobée donne sur son bureau où il travaille parfois quelque dossier qu'il préfère ne pas travailler à la clinique.
Mat pose son veston sur un porte-manteau avant de prendre une porte située sur la gauche. Il se trouve alors dans la cuisine , une grande pièce ouverte qui sert également de salle à manger. C'est là qu'il passe le plus clair de son temps lorsqu'il est chez lui. Mais aujourd'hui, après être rentré du boulot, il n'y fait que passer, se dirigeant vers le frigo, un imposant frigo américain, pour y prendre un peu de glace. Sur son front aucune marque, aucun coup ... non, la glace est réservée pour le scotch qu'il se servira dans la pièce voisine.
Après être repassé par le hall, il se rend alors dans la pièce qui fait face à la cuisine : un immense salon sobrement et sommairement meublé d'un canapé de cuir blanc et de quelques meubles bas sombres. Au fond de la pièce sur l'un d'eux trône un téléviseur aussi large qu'un écran de cinéma qu'il n'allume que peu souvent. Et c'est juste à côté que Mat attrape dans un petit bar une bouteille et un verre.
Il desserre alors sa cravate et ouvre le col de son chemiser avant de s'affaler sur le canapé, son verre à la main. Quelques centilitres de whisky dans de la glace bien froide, voilà qui devrait le mettre en forme avant sa soirée.

- Raaaahhhhhhhh !

Fini de penser au boulot, fini les gardes de nuit longues et interminables. Mat prend enfin son métier du côté le plus plaisant. Même s'il regrette un peu le côté "sauveur de l'humanité" mais ce n'est que provisoire. Lorsqu'il aura remis son compte à flot, il espère bien pouvoir à nouveau exercer en hôpital et pourquoi pas réintégrer une université en tant que prof.

* Si seulement ... *

Mais ses pensées s'interrompent presque aussitôt ...

Surprise, j'avais envie de te voir...

S'il y avait un endroit ou je savais rester moi-même, c'était avec lui et je ne m'étais jamais privée pour me rendre à son domicile ou bien à son boulot. Bien sur, j'avais été assez grande pour lui demander si cela lui causait problème que je passes de temps à autre sans qu'il en ait fait la demande et il n'avait pas été contre. D'habitude, je prenais rarement, voir jamais, le temps de discuter avec les clients et pourtant je l'avais fait avec Mat. Cela avait été comme si c'était une chose totalement hebdomadaire et je m'étais ouverte. Il avait découvert une autre facette de moi que je cachais très loin afin de pouvoir conserver ma place dans ce monde de brute. Plus jeune, je rêvais de devenir une jeune comédienne (pas de film pour adulte, mais ceux pour tout le monde) et devenir la meilleure. Bien sur, ma vie avait prit un autre tournant et mes rêves avaient été remplacer par mon désir de survivre parmi les fous. Il ne sait pas encore ce qu'il est arrivé à mes parents, mais il connait ma haine profonde pour l'autre gang, les Los Ojos. Je les détestes et en même temps je fuis leur chef pour ce qu'il m'a fait...

J'avais sonnée chez Mat un peu plus tôt dans la journée et avait tant bien que mal réussi à ce que la femme de ménage me laisse entrer pour l'attendre. Je peux vous assurer qu'elle était des plus tenace, mais après une bonne demi-heure de discussion, elle avait fini par céder. Surement qu'elle en avait marre et que pendant ce temps ses tâches ménagère n'avançaient pas. Bref, une fois dans la maison, je montais à l'étage avec mon sac que je balançais au pied de son lit. Je n'avais rien à caché et je n'avais pas dans la tête de fouiller dans ses choses, mais j'avais toujours quelques vêtements en plus au cas ou. N'étant pas venu ici dans le but de recevoir une quelconque rémunération, je me contentais de rester des plus naturelle possible avec un simple jeans à taille basse et un haut à petite bretelle de couleur marron. Sauf, que sous cela se trouvait quand même un joli ensemble sexy de couleur rose et noir (avatar).

Je passais le reste de la journée tranquille à l'attendre en demandant à la dame de mettre le système d'alarme en quittant l'endroit. Bien sur, je ne touchais à aucune porte, fenêtre ou tout ce qui pourrait déclencher le son ahurissant de système d'alerte. Je peux vous assurer que ce fut la fin de journée la plus longue de toute ma vie et que je me suis endormie à plusieurs reprise. Puis, le bruit de la porte d'entrée c'était fait entendre et j'attendis quelques minutes avant de descendre très doucement le grand escalier. M'adossant contre le rebord de la grande porte qui menait au salon, je le regardait en silence quand mon ventre laissait entendre un son. Je me retenais pour ne pas rire....

Tu sais qu'il faut trente minutes pour convaincre ta femme de ménage ?

L'effet est tout à fait réussi. Mat sursaute en se demandant qui peut bien s'adresser à lui. Car c'est bien à lui que s'adresse cette voix. Sur le coup, il ne la reconnait pas. Pas concentré pour savoir à qui elle appartient, pas enclin à faire ce genre de devinette no plus. Le sursaut a pour sa part un effet très négatif pour le cuir blanc de son canapé. Le verre de scotch qu'il s'est versé remue un peu trop, les bords ne son pas assez hauts pour le liquide brunâtre qui en profite pour s'en échapper et tâcher le meuble.

* Bordel ! *

Mais ce n'est pas encore la préoccupation principale de Mat. Il se tourne vers l'encadrement de la porte pour l'apercevoir enfin. Une jolie jeune femme, très jeune c'est vrai, mais dont la maturité n'est pas du tout égale à son âge. Elle a déjà vu beaucoup de choses dans sa vie, et pas que les plus jolies et les plus agréables. Elle découpe avec grâce sa silhouette toute en courbe et en douceur contre le chambranle de la porte. Mat la découvre comme s'il la découvrait pour la première fois. Il la parcours des yeux, de la tête au pieds et des pieds à la tête. Il apprécie la tenue et le côté relax tout en restant sexy.

- Venus ?

Il ne s'est pas attendu à la voir, pas plus qu'il ne s'attendait à voir quiconque d'ailleurs. Pourtant, parmi toutes les personnes qu'il n'espère pas voir ici, Venus est sans nul doute celle pour qui la présence reste des plus agréables.
Bien souvent il évite de faire appel aux prostituée. Non en fait, il n'y a jamais recours. Sauf lorsqu'il est arrivé à Los Angeles, Il a eu besoin un soir de réconfort. Pas seulement d'une femme avec qui faire l'amour ... une professionnelle, une collègue presque. Ne dit-on pas que les prostituées sont les femmes à qui les hommes se confient le plus facilement ? Un soir donc il s'était confié. Et un lien s'était tissé. Un lien un peu plus fort que le simple lient client/professionnelle bien que Mat s'évertue à payer à chaque fois. De toute façon, son argent lui servira plus à elle qu'à lui.

- Tu voulais me voir ? ... Je n'avais pas ...

Non bien sûr, il ne lui a jamais demandé de venir aujourd'hui. Si elle connait son adresse c'est parce qu'il l'a invitée, pesant bien le pour et le contre surtout avec les gangs qui sévissent dans le coin. Non, il ne lui a rien demandé, et pourtant elle est là. Pas déçu pour autant, il l'accueille avec un grand sourire. Même si pour l'instant il ne lui a encore rien proposé.

Surprise, j'avais envie de te voir...

J'ai en quelque sorte prit une journée relaxe, je me sentais pas au top de ma forme ce matin... mais je vais mieux. Dis-je voyant qu'il semblait surprit de me voir ici alors que normalement, je devais trainer quelque part dans les rues ou dans une chambre avec n'importe quel homme que mon mac m'assignait. Bien que celui-ci semblait parfois oublier que je n'étais pas qu'un petit jouet qu'il pouvait prête à tout le monde sans que je râle contre certain. Bref, j'étais venu rendre visite à Mat directement chez lui afin de m'assurer qu'on ne viendrait pas m'y chercher. Car je n'étais jamais tranquille quand je restais enfermé dans mon appartement. Il y avait toujours quelqu'un qui débarquait contre mon gré. Bien qu'au fond, je venais de faire la même chose en venant chez Mat durant son absence. Mais à la différence des autres, je l'écouterais s'il me demandait de quitter les lieux après sa grosse journée de travail.

T'en fait pas, tu n'as demandé aucun de mes services sans t'en souvenir... J'avais envie de te voir. Enfin, si tu veux bien que je passe un peu de temps avec toi !? Répondais-je avec le sourire un peu embêté et réalisant que j'étais chez lui sans réellement avoir reçu d'invitation venant de sa part. Je me grattais l'arrière de la tête pour démontrer le moment de prise de conscience que j'avais. Moi qui lui avait jusqu'ici démontré un grand signe de maturité, je me trouvais revenir en arrière et m'être comporter en adolescente. Bien que je n'étais pas loin de cette phase n'ayant qu'un gros dix-huit ans. Sauf que mon petit côté rebelle reprit rapidement le contrôle et j'avançais doucement dans la pièce pour être plus près de Mat.

Si tu ne veux pas parler... cela ne me cause pas de problème non plus. Ajoutais-je en me risquant en venant très doucement lui prendre son verre des mains pour le déposer sur la table basse. J'avais appris avec mon métier à ne pas rester les deux bras croiser à attendre une invitation de la part d'un homme. Mais plutôt de faire en sorte qu'il ne souhaite pas me voir quitter l'endroit avant un bon moment. Mais bon, dans le cas présent, je n'étais pas ici pour lui demander un seul billet de sa fortune et c'était plutôt rare dans mon métier. Bref, je me risquais même en venant mettre mes jolies petites fesses sur ses cuisses pour m'y asseoir.

Il peut se considérer comme chanceux. Oui un mec vraiment chanceux à tout point de vue. D'une part il se retrouve avec une fille tout comme il faut, même s'il n'oublie pas sa profession, et d'autre part une fille qui a presque la moitié de son âge. C'est peut-être ça d'ailleurs qui le fait le plus tiquer. Parce que de la façon dont elle s'impose en cette fin de soirée, elle n'est plus cette fille qui doit vivre de son corps et ramener sa part à celui qui la fait bosser. Non, elle est là, et elle est Venus, peut-être pas aussi libre qu'elle voudrait l'être, mais elle est là. D'ailleurs il faudra peut-être qu'elle rende des comptes à quelqu'un si son absence est manifeste, mais Mat ne s'en soucie pas à ce moment là. Il est aux anges et se laisse tranquillement séduire par ce petit brin de femme qui sait fort bien s'y prendre avec les hommes. Certes, elle a quelques raisons de l'être, mais tout de même cela laisse à réfléchir.
Faisant comme chez elle, et le faisant bien d'ailleurs, Venus s'avance, de toute sa grâce, de toute sa félinité. Ses gestes sont précis et son attitude ne prête à aucune interprétation différente.
Parler ou ne pas parler relève peut-être d'une autre relation entre eux. Mais s'ils ne sont pas pressés et qu'ils peuvent prendre leur temps, Mat pense qu'il vaut mieux commencer par discuter un peu. D'elle, de lui. De choses et d'autres et ne pas se prendre la tête.
Bien qu'elle soit sur ses genoux et prête à se laisser faire pour lui, il tente de contrôler un peu les débats :

- Je suis heureux de te voir ... réellement. Surpris mais heureux. Pour quelle raison voulais-tu tant me voir ?

Il espère bien qu'elle se confiera à lui. En tant qu'homme cela est important de se savoir désiré, surtout par une jeune femme aussi jolie et aussi fraîche qu'elle. La différence d'âge ne le gêne pas, mais il sait combien les jeunes femmes hésitent parfois lorsqu'elles rencontrent quelqu'un de plus vieux. Ce n'est pas facile à vivre pour lui, mais ce soir, voilà qui le réconforte dans ses attitudes de séducteur qu'il n'est peut-être plus autant que par le passé.

* Tu te ramollis Gregan ! *

Enfin pas complètement car la présence de Venus sur ses genoux n'a pas du tout cet effet sur lui, bien au contraire. Et juste avant de lui porter un baiser à ses lèvres, il lui laisse une possibilité de ne pas répondre à l'affirmation suivante :

- A moins que tu n'aies pas de raison valable ...

Surprise, j'avais envie de te voir...

J'aime être avec toi... comment dire, je me sens en quelque sorte moi-même... Commençais-je avant qu'il coupe court à ma phrase avec un baiser. J'avais eu le réflexe de faire passer mes bras au tour de son cou et de m'asseoir un peu plus confortablement. C'est-à-dire à califourchon sur lui et ainsi me retrouver face à face avec lui.

Tu veux bien me laisser finir ma réponse avant de t'imaginer n'importe quel scénario ? Dis-je en reculant mes lèvres des siennes après une bonne minute. Bon, si je n'avais pas aimé, je n'aurais pas continué ce baiser et j'étais loin de détester ce contact. Je souriais en ayant posé mon index sur sa bouche afin qu'il ne vienne pas me couper la parole une seconde fois. Je vous jure les mecs, ils vous posent une question et ne vous laisse même pas la chance de finir notre réponse. Bien qu'avec ma nouvelle position sur lui, je comprenais un peu mieux la raison de ce geste. J'avais ce petit sourire aux lèvres grâce à la réaction que je causais chez Mat. Mais il avait décidé de commencer par la discussion et j'allais le faire avant d'entamer une direction avec un peu moins de paroles et plus physique.

Pour finir ce que je disais avant qu'un homme très joli et que j'ai un peu de difficultés à rester concentrer quand il m'embrasse de la sorte... Je voulais te voir pour être en ta compagnie, c'est très bizarre du coup... puisque je n'ai pas cette habitude normalement. Avais-je finalement réussi à répondre. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais plus de facilité à lui dire ce que je pensais réellement qu'avec n'importe qui d'autre. C'était probablement un genre de lien unique que j'avais développé au fil de nos rencontres. Il était un des rare qui prenaient la peine de faire autre chose que profiter de mon corps sans le moindre mot et quitter les lieux par la suite. Il était quelqu'un de bien et c'est surement ce qui m'était arrivé de mieux depuis belle lurette.

Es-tu heureux de me voir, parce que tu as passé une journée complètement merdique ? Demandais-je à mon tour tout en faisant glisser mes deux mains le long de ses bras. Même si ses petits gestes pouvaient être vues comme ceux d'une fille qui était tout simplement habituée à les faire. Je lui faisais parce que j'en avais envie et non parce que quelqu'un m'avait ordonné de les exécuter pour faire plaisir à un client important. Une fois que j'avais atteint ses mains, j'entremêlais nos doigts ensemble quelques secondes avant de refaire le trajet inverse. Une fois rendu à son cou, je laissais mes mains venir lui caresser le torse. Mon regard restant encré dans le sien....

La raison est on ne peut plus valable. D’ailleurs Mat aime ce petit côté sûre d'elle qu'elle peut avoir. Tout comme cette emprise qu'elle veut garder sur ses émotions. Peut-être un relent de sa profession. Ou alors tout simplement parce que son caractère est ainsi fait. Toujours est-il qu'il la laisse jouer avec lui, effleurer ses bras et son corps avec douceur, même si le tissus sépare encore leurs épidermes.
Le docteur cherche alors la réponse à la question qu'elle lui pose. Et de façon tout à fait étonnante, il s'entend réfléchir.

* Oui je me suis emmerdé toute la journée au boulot *

Car il doit bien se l'avouer : les urgences lui manquent. Aux urgences, il n'y pas de train train, pas de routine. Il y était toujours à fond, à bloc sur un fil et sans filet. Toujours à prendre des décisions importantes et précieuse concernant la vie de ses patients. Alors oui, de ce point de vue là, il regrette son ancien métier. Seulement il a besoin d'argent et ce ne sont pas les urgences qui lui en proposeront autant que sa clinique. Finalement, il prend le parti de tourner sa journée en dérision ...

- J'ai touché des culs et des seins toute la journée ... et pas un ne valaient les tiens ... on peut faire plus merdique pour une journée de boulot. Seulement ...

Il voit son regard devenir interrogatif. Finalement, elle est tout à fait sincère lorsqu'elle dit bien se sentir avec lui et chercher à passer un peu de temps ensemble.
Puisqu'elle s’intéresse ainsi à lui, il reprend avec un sourire pour lui marquer que son ancienne vie lui manque.

- ... C'est moins palpitant que ce que j'ai pu connaitre quand je travaillais aux urgences ...

Surprise, j'avais envie de te voir...

Heureuse de savoir que je n'ai pas besoin de chirurgie ! Dis-je en riant alors qu'il avait complimenter à sa façon mes forme naturelle. Je savais surtout qu'avec son métier, il avait un regard forcément porter sur la perfection d'une femme. Et que s'il ne m'avait jamais parlé d'une quelconque chirurgie c'était que j'étais bien proportionné. Bref, cela je le savais sinon je ne mettrais jamais mon corps en valeur et j'aurais trouvé un autre métier.

Pourquoi ne travailles-tu pas une journée par semaine à l'urgence ? Le questionnais-je après une courte réflexion. Il n'était pas impossible de faire les deux sans être surcharger et je savais qu'il avait de l'expérience dans son domaine. Étant une fille de rue, j'avais déjà été victime de quelques blessure et il m'avait arriver d'avoir droit à quelques petits traitements. Mais nous n'allons pas nous attarder sur tous mes petits malheurs. Je me contentais de lui sourire tout en continuant mes petites caresses pardessus ses vêtements.

*Pourquoi je ne retournes pas à l'école avec tous l'argent que je fais pour réaliser mes rêves ?* Pensais-je. Car il était vrai que depuis la mort de mes parents, ma vie entière avait changé et que j'avais repoussé tout ce dont j'aurais voulu être. La vie peut parfois être cruelle et nous faire prendre un autre chemin que celui que nous voudrions. Bien que je ne me plain pas de ce que je fais pour autant, mais je suis parfaitement consciente de tout ce que cela pourrait me coûter.

Veux-tu prendre une gorgée de ton verre que je t'ai bêtement retiré des mains ? Demandais-je tout en laissant mes mains venir soulever légèrement le bas de son haut afin de venir se poser contre son ventre. Quoi de mieux qu'un petit contact peau sur peau pour retirer toutes les vilaines pensées qu'avaient apporter une mauvaise journée ? Puis j'approchais doucement mon visage à nouveau du sien venant à peine effleurer ses lèvres et me rendre dans son cou. J'y déposait un baiser en remontant pour venir mordiller son lobe d'oreille et revenait prendre place face à son visage pour le regarder. Mes agissement pourrais être vue comme ceux d'une fille qui voulait déconcentrer un homme, mais j'agissais parce que j'avais envie de le faire. Je vous le jure, ce mec a un effet étrange sur moi !

Elle ne manque pas d'aplomb, mais elle 'na pas non plus l'expérience de Mat. Travailler une journée par semaine aux urgences pourrait être une situation qui lui permettrait de renouer avec une certaine excitation, avec une envie de faire réellement son métier, mais il faut aussi qu'il fasse tourner sa clinique. Il y a investi ses dernières billes, et il a intérêt que ça marche ... et bien même. Pour cela il faut sa présence à son bureau chaque jour, que le suivi avec sa clientèle soit efficace et de qualité, qu'il se montre aimable et tout le reste aussi. Usant parfois, saoulant souvent, mais dans tous les cas cela est nécessaire s'il ne veut pas se retrouver sur la paille. Mes il préfère ne pas exposer ses soucis à la belle Vénus. Puisqu'elle est là rien ne peut le départir de son sourire, pas même le fait qu'elle préfère le voir boire que s'occuper d'elle avec ses mains.
Parce qu'avec Venus sur ses genoux et ses mains libres de tout mouvement, il s'est empressé de les poser sur ses hanches, les laissant glisser parfois sur la toile de son jean, flirtant avec ses fesses, ses cuises et remontant de temps en temps jusqu'à toucher sa peau à la limite du tissus. Se retrouver avec un verre dans les main lui retirerait tout ce plaisir là.

- Tu comptes me faire boire pour abuser de moi ?

lui souffle-t-il avec un rire aux lèvres.
Il la regarde profondément dans les yeux. Il a envie de rire, de la serrer fort dans ses bras et de laisser de côté tous ses petits soucis. Mat n'avait pas particulièrement prévu quoi que ce soit d'amusant pour cette soirée, mais maintenant qu'il y réfléchit, il se demande ce qu'il aurait bien pu faire d'intéressant. La venue de Vénus lui ouvre d'autres perspectives très intéressantes et qui lui aèrent l'esprit. Devant sa plaisanterie vénus semble le traiter d'idiot qui n'a rien compris, toujours ironiquement lui semble-t-il, mais Mat n'en a que faire. Il est heureux et il n'y a rien d'autre qui puisse lui faire plus plaisir que la présence de Vénus. Le voilà qui se montre donc plus sérieux, tout à fait sincère même.

- ... Je suis heureux que tu sois là. Vraiment !

Sa présence le rassure et le réconforte.

Surprise, j'avais envie de te voir...

Je ne crois pas avoir besoin d'une quelconque alcool pour ''abuser'' de toi ! Dis-je avec un petit rire tout en laissant ma main qui ce trouvait contre son ventre caresser un peu plus de sa peau. Je n'en avais jamais eue de besoin jusqu'ici et il me serait surprenant que ce soit le cas en ce moment. Sinon, il m'aurait probablement déjà mit à la porte pour rester seule et ce n'était pas le cas puisque j'étais assisse sur lui. Bon, du même coup j'avais un corps parfait et totalement naturel, donc je ne voyais pas pourquoi je n'arriverais pas à lui faire avoir un petit effet sous la ceinture ou le tenter de vouloir toucher....

C'est agréable de te l'entendre dire Mat ! Affirmais-je en lui souriant après qu'il m'ait dit qu'il est heureux que je sois là. C'était définitif, il y avait quelque chose qui nous unissais tous les deux et qui n'était pas une simple relation entre une prostitué et un client. Je ne me souvenais pas avoir déjà été aussi bien en présence d'un homme et de toute façon je me foutais pas mal des autres.

Tien, justement la ''petite'' preuve que je cherchais pour prouver que je n'ai pas besoin de te faire boire.... Lançais-je en ayant laisser ma main sur son ventre descendre jusqu'à son entre jambe afin de sentir parfaitement l'effet que je lui procurais. J'affichais un sourire très satisfait d'avoir un tel effet sur lui et je venais tranquillement défaire son pantalon. Bah quoi, je n'étais pas pour le laisser dans un état pareil et plutôt de donner plus d'espace à cette petite chose pour qu'elle devienne grande comme je l'aime. Hey, hey ! N'allez pas croire que je n'aime pas quand il est au repos ou à sa phase actuelle. C'est tout le contraire, mais j'avoue que j'aime mieux... Bref, je venais le libérer de cette espace restreint et laissait ma main glisser sous son boxer pour une caresse. Je venais aussi coller mes lèvres contre les siennes pour lui donner un baiser à la fois doux et fougueux.

Tout compte fait... je n'ai pas envie... de t'aider ! Lançais-je en commençant à me relever de sur lui. J'avais envie de savoir comment il réagirait après ce tout petit moment de provocation et j'allais bientôt le savoir. J'avais envie de continuer au plus profond de moi, mais j'étais beaucoup trop curieuse pour ne pas essayer de jouer un minimum. Bien sur, je ne le ferais pas attendre très longtemps avant de revenir prendre une position différente de celle que j'avais. Je savais comment détendre une homme et je comptais bien m'en servir ce soir et surtout avec lui.

Venus n'abuse pas de lui, il est tout à fait consentant. Il serait même plutôt du style à profiter de la situation. Oui profiter car il sait tout de même qui il est et qui elle est. cela peut-il faire la différence au milieu de leur relation ? Dans le feu de l'action, peut-être pas, mais s'il y réfléchit trop, il connait les conditions de leur rencontre et les différences qui interviennent alors. Mais qu'importe, lorsqu'elle tente de fuir, de s'échapper, il ne lui faut pas longtemps pour poser ses mains sur ses hanches. La regarder dans les yeux est un plaisir qu'il s’efforce de rendre banal pour pouvoir lui parler en toute simplicité.

- Je préfèrerais que tu restes là ...

Toutefois, il la laisse libre de ses mouvements. Il sait combien ce doit être difficile pour elle de vivre sans une réelle liberté d'action. Il l'imagine mal prendre sa journée pour se retrouver dans la même situation que d'habitude. Il ne veut ni la contraindre ni l'obliger. Mais au bout du compte, il risque d'en perdre ses illusions.
La docteur prend alors une initiative personnelle tout à fait commune. Il passe tendrement ses mains sur les bras nus de la jolie peau mate qui s'offre à lui. Une action tendre et délicate qui permet sans doute plus que la force de l'inviter à rester près de lui. Il a su par le passer agir de la sorte pour parvenir à ses fins. Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui cela ne marcherait plus ?

* Il n'y a aucune raison ! *

Leurs regards se perdent l'un dans l'autre et c'est avec un sourire amusé et conquis que Mat reprend la parole d'une voix profonde et chaleureuse :

- ... Si tu préfères, je pourrais t'aider moi !

Joignant l'acte à la parole, le voilà qui fait glisser une première bretelle du débardeur de Venus le long de son épaule. Il lui semble deviner un léger frissons à moins qu'il ne prenne ses désirs pour des réalités. La bretelle glisse le long de son bras pour venir se loger dans le creux du coude. Mat regarde alors cette épaule dénudée et attire Venus vers lui pour y déposer un baiser au niveau de la clavicule.